Alexandre, luthier, se souvient de son ami Lucien, véritable virtuose à la guitare. Il a été le témoin direct des luttes intérieures de son ami.  Un homme bon, qui lui a offert l’hébergement et permis d’exercer son métier sans crainte des lendemains pas toujours heureux.  Bon mais tourmenté, profondément.  Lucien était complètement hanté par la montée du fascisme en Espagne. Engagé dans les Brigades Internationales, il lutte sur le terrain contre les franquistes au prix de sa vie. Chaque fois qu’il revient, la mort de ses amis, la situation l’obsèdent au point d’être en colère sans cesse, de ne pouvoir vraiment vivre sa vie loin de la lutte.  Son engagement est tel que, lui l’homme à femmes, refuse l’amour pour une jeune réfugiée Estrella, nationaliste, aussi belle et talentueuse soit-elle. Rien n’existe hormis la lutte.

Et pourtant, il finira par comprendre que la sauvagerie existe des deux côtés et qu’il y a des victimes expiatoires dans chaque camp. Une réalité qui se fera jour en lui lors de la rencontre avec Elena qu’il a sauvée bien qu’elle soit l’ennemie. Ses certitudes s’effondrent. Elena le retrouvera à Besançon avec le bébé qu’il a sauvé d’un charnier. Ils se rejoignent dans la musique, dans les poésies de Lorca, autour d’une enfant innocente rescapée de la mort. Le chemin de la paix de l’âme est long, douloureux, difficile. Peut-elle jamais être atteinte ? D’autant que la guerre les rattrape dans ce Besançon qu’il aime tant, l’obligeant à mettre Elena à l’abri.

Et c’est devant cette maison où la trame du roman se déroule, que Alexandre se rappelle, cette maison qu’il a hérité de Lucien. C’est le moment pour lui de découvrir la fin de l’histoire de son ami.

Un roman que j’ai beaucoup aimé. J’ai aimé le personnage tourmenté mais entier de Lucien. J’ai aimé Alexandre, l’ami vers lequel on revient comme on revient vers un canot de sauvetage. J’ai aimé la musique, la poésie, la fougue de cette histoire