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    C’est à celui à qui le monde devra la statue de la Liberté de New York, le colmarien Frédéric Bartholdi, que l’on doit le magnifique et immense Lion de Belfort créé de 1876 à 1880. Fait  en grès des Vosges, le Lion mesure 22m de long sur 11m de hauteur. Haut relief fixé sur un éperon rocheux dominant la ville, on peut en faire le tour… C’est le haut lieu touristique de la ville de Belfort.

    Juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Mais le pays est vite envahi par les Prussiens et se voit contraint de signer un armistice le 28 janvier 1871. La ville de Belfort refuse de céder et continue à résister à l’envahisseur avec à sa tête le jeune Commandant Aristide Denfert-Rochereau nommé commandant de la place forte. Après 103 jours de siège, la ville est contrainte d’accepter la reddition. C’est d’ailleurs grâce à cette position héroïque des habitants que  la ville sera détachée du Haut-Rhin annexé, lui, et de former avec 105 communes proches, le territoire de Belfort.  De plus l’action de la population belfortaine, son comportement héroïque a rendu l’honneur perdu de l’armée française.

    De fait le conseil municipal de Belfort souhaite ériger une stèle à la mémoire de la population tombée au cours du siège. Le maire confie à Bartholdi la mission de créer ce mémorial.  Celui-ci ayant combattu aussi au cours de cette guerre, patriote déterminé, imagine un lion colossal qui  glorifierait l'énergie de la défense au lieu de faire un monument à la mémoire des victimes. Il faut dire que Bartholdi revient d’un voyage en Egypte où il a été fasciné par le Sphinx. De plus le lion est symbole de vaillance, de puissance et de force. Il propose de créer son lion sous la falaise  de la Citadelle de Belfort, créé par Vauban fin du XVIIème, début du XVIIIème siècle, plus précisément sur le flanc Ouest de la caserne Haxo.  

     

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    http://www.youtube.com/watch?v=Rc5YEsnGctQ

     

     

    Bartholdi voulait que son lion devienne le symbole de la ville. Il lui aura fallu 8 ans pour achever sa gigantesque œuvre, bien trop long pour une grande partie de la population. Comme la municipalité tardait à inaugurer son œuvre, l’artiste finança une inauguration de ses propres deniers. Nuitamment après une retraite musicale, il illumina son lion à l’aide de feux de Bengale. La population fut fort impressionnée mais c’était un bien modeste hommage au regard de la symbolique et du travail accompli.

     

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    Peu après, le lion fut récupéré à des fins publicitaires. Bartholdi intenta plusieurs procès qu’il gagna. La notoriété arriva vite.

    http://www.belfort-tv.com/video.php?id_prod=214

     

     

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    En 1878 Bartholdi expose au salon de la sculpture de Paris un modèle de son lion en plâtre. Ce modèle de 4 mètres de haut sur 7 de long a été racheté par la commune de Paris et érigé sur la Place Denfert-Rochereau. Il provoqua l’engouement des parisiens qui en firent un symbole fort de la ville.

    Classé aux monuments historiques en 1931, le Lion de Belfort accueille aujourd’hui plus de 60 000 visiteurs par an. Il a été officiellement inauguré de façon symbolique à l'occasion des journées du patrimoine de 2011, qui coïncident avec le 130ème  anniversaire de sa construction.

    Plaque commémorative du Lion de Belfort à Paris

     

    http://www.youtube.com/watch?v=RsZMY-bAdlc

     

     

     Bien des rumeurs courent à propos du Lion : il serait construit en briques, serait creux, capable de rugir. On a suspecté aussi qu’un souterrain le relierait à la citadelle ainsi qu’au Fort des Barres en passant sous la rivière « la Savoureuse », qu’un dispositif permettait de le faire rentrer dans la falaise, voire de bouger sa queue. 

    L’ultime rumeur voulait que Bartholdi se soit suicidé en se jetant du haut de son œuvre pour avoir oublié de lui sculpter une langue. Or l’artiste est mort dans son lit.

    Si vous passez en région de Franche Comté, la visite du Lion de Belfort est incontournable. Vous serez surpris de son gigantisme et de la majesté qu’il dégage.

     

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  • Le plateau des Mille Etangs

     Le plateau des Mille Etangs

     

     

     

    Le plateau des Mille Etangs

     

     

    Le plateau des Mille Etangs est une région haute saônoise située au pied des Vosges et s’étendant sur une superficie de 220 km². Le plateau est constitué principalement de marécages et de tourbières qui s’étend de Lure (sous-préfecture du département) au Ballon de Servance, jusqu’à Faucogney-la-Mer.

     

     

     

    Le plateau des Mille Etangs

     

    Lorsqu’il y a 12 000 ans les glaciers de la région se sont retirés, ils ont laissé moult cuvettes transformées peu à peu de la main de l’homme en étangs, propices à la pisciculture. Carpes, tanches foisonnent dans ces étangs créés dès le XIème siècle par les moines défricheurs dépendant de l’Abbaye de Luxeuil  La fraîcheur de l’eau est idéale pour la reproduction des truites qui alimenteront les rivières.

    Mais les étangs ont d’autres utilités développées au cours des siècles : irrigation des vallées grâce aux multiples canaux creusés par les paysans, ainsi  que la production d’énergie alimentant les moulins, les scieries et les  diverses industries s’étant installées dans la région au cours du XIX et de début du XXème siècle.

     

    Le plateau des Mille Etangs

     

    Du fait de la faible profondeur d’eau, le soleil est littéralement capté dans la zone et une forme de micro climat s’y développe donnant lieu à une végétation luxuriante créant un biotope exceptionnel qui confère à la région une valeur patrimoniale parmi les plus précieuses de France. Larves d’insectes, écrevisses, libellules, petits poissons servent de nourriture aux oiseaux (grèbe huppé, Martin-pêcheur, Héron cendré, colvert, balbuzard, hirondelle, bergeronnette des ruisseaux, bruant des roseaux, chevalier guignette, foulque macroule, poule d'eau, sarcelle), aux rats musqués, putois, couleuvres à colliers, chauve-souris, grenouilles, crapauds, tritons…  L’échelle alimentaire est parfaitement respectée et la faune très diversifiée pour le plus grand plaisir des randonneurs.

     

    Le plateau des Mille Etangs

     

    La végétation est tout aussi diversifiée. Nous y trouvons des plantes aquatiques diverses, de la lande dans les marais où les tourbières sont répertoriées. D’ailleurs l’une d’elle, La tourbière de la Grande Pile, est un site de référence internationale pour l'interprétation et l'étude des paléoclimats et de la végétation du Quaternaire. Elle présente une tourbière de haut-marais, des radeaux flottants avec le cortège habituel de plantes boréo-arctiques* (andromède, rossolis, ...). Cette tourbière, composée de milieux boisés et ouverts constitue un habitat favorable à une libellule d'intérêt communautaire, la leucorrhine à gros thorax. (source : FSD –Natura 2000). Les forêts sont également très présentes dans le secteur : aulnes glutineux (vernes), saules à oreillettes, bouleaux pubescents, hêtres, charmes, chênes sessiles, épicéas composent une forêt très hétéroclite.

     

    Les étangs alimentent deux rivières principales de la région : l’ognon et le breuchin dans lesquelles on trouve des chabots, des lamproies, l’omble commun  témoignant de la bonne qualité des eaux.

     

    Le plateau des Mille Etangs

     

    Espace de randonnée à cheval, à vélo ou pédestre, le plateau des Mille Etangs est vulnérable,  victime de ces loisirs. En effet les passages répétés hors des sentiers balisés mettent à mal la végétation et dérange la faune. De même l’abandon de l’entretien et de l’exploitation de certains étangs  accélère une dégradation du biotope.

    Ce site exceptionnel est très fragile, il y a une forte interaction entre les divers éléments qui le compose : eaux, faune, flore et il suffit d’un rien pour mettre l’ensemble en danger.

     

    Pour les touristes souhaitant visiter cette région, sachez que nombre de musées, de magnifiques églises foisonnent tout le long de la route du plateau des Mille Etangs. De quoi agrémenter un séjour agréable, ludique et culturel.

     

    http://www.youtube.com/watch?v=JtHDb5-g0Ts

     

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    « L’architecture est le jeu savant, correct et magnifique des formes sous la lumière » Le Corbusier

     

    En sillonnant la plaine Haute Saônoise entre Lure et Belfort, on peut apercevoir de bien des endroits en haut d’une colline, un bâtiment blanc qui luit au loin. C’est un autre fleuron de notre région, la Chapelle de Ronchamp qui irradie de sa blancheur immaculée dans un véritable écrin de verdure. La colline de Bourlémont, située à Ronchamp (Franche-Comté), au sud du Parc naturel régional des Ballons des Vosges, abrite depuis plus de 7 siècles une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Haut lieu de pèlerinage de la région,  une pierre gravée atteste de son ancienneté par la date :

     

    1308. L’église de la colline de Bourlémont connue bien des péripéties au cours de son histoire. Lors de la Révolution, elle fut vendue comme bien national avant d’être rachetée par une quarantaine de familles soucieuses de faire perdurer la sainteté des lieux. Depuis ce jour, Notre Dame des Hauts appartient à une société privée. Il appartient aujourd’hui à l’Association pour l’Œuvre de Notre-Dame du Haut (AONDH, association loi 1901) qui en assure l’entretien et la gestion. Au cours du XXème siècle, elle fut détruite deux fois. La première à la suite d’un orage, la seconde en 1944 lors de combats.  En 1950 la population de Ronchamp et la commission des arts sacrés de Besançon décident de la reconstruire en y intégrant l’évolution architecturale moderne en faisant appel à des artistes comme Léger ou Manessier. Finalement C’est Le Corbusier 63 ans, qui est choisi, au grand dam des paroissiens qui le trouvaient trop avant-gardiste. La chapelle construite sur les ruines de l’ancien sanctuaire,  fut terminée en 1955 et consacrée le 25 juin 1955 par l’archevêque de Besançon ...

     

     

    Notre Dame du Haut, une chapelle de lumière

    Jamais encore Le Corbusier n’avait créé un projet culturel et encore moins religieux. C’est pour lui un véritable défi. Lorsqu’il a vu le site, il a été littéralement séduit par les lieux, pas la vue qui s’offrait aux regards, par le calme et la paix émergeant de l’endroit. Lui le maître du béton devait adapter son art au site et ça n’était pas une mince affaire. C’est là qu’il a surpris en adoptant un style tout en rondeur et en finesse et en jouant sur l’opposition des formes offrant une sensation de contradiction architecturale. L’extérieur paraît vaste et ample mais l’intérieur offre un espace propice au recueillement. La lumière joue un rôle prédominant dans l’ensemble. Le blanc éclatant, la luminosité ambiante, les jeux de lumière avec les différentes ouvertures et les vitraux donnent aux formes de la chapelle une vie intérieure et déclenche chez le visiteur des émotions diverses avec le sentiment d’apprivoiser la lumière.

    Au cours de son discours Le Corbusier déclare « En bâtissant cette chapelle, j’ai voulu créer un lieu de silence, de prière, de paix, de joie intérieure, le sentiment du sacré anima notre effort ». Il y a réussi.

     

    http://www.youtube.com/watch?v=SR_-51HAQ9I

     

     

    Evolution aujourd’hui.

     

    Cinquante après, un nouveau pari est lancé. Les sœurs Clarisses de Besançon souhaitent donner un nouveau souffle à leur communauté. Après bien des réflexions, elles émettent le souhait de s’installer dans ce haut lieu de la spiritualité qu’est Ronchamp. Un des objectifs est que leur présence dans cet endroit devenu touristique, préserve ce lieu de spiritualité et permet la survie de la communauté. La commission des arts sacrés s’adresse à un autre grand maître de l’architecture : Renzo Piano. Celui-ci réfléchit comment intégrer un monastère et une nouvelle porterie (bâtiment d’accueil pour les pélerins) au site sans le dénaturer. Mettre ses pas dans ceux de Le Corbusier est un immense défi. Les bâtiments se font discrets, quasi invisibles, enterrés dans la pente. Le travail commun de Renzo Piano et du paysagiste Michel Corajoud a fait des merveilles. Le site a gardé son âme. Il a fallu beaucoup d’audace pour mener à bien ce projet. Le pari risqué est tenu. Quelques 100 000 visiteurs viennent se ressourcer à la Chapelle de Ronchamp dont pour plus de la moitié, des étrangers. Espérons qu’ils y trouveront le chemin de la paix et du ressourcement dans ce site majestueux. 

     

    Le monastère et la Porterie

     

    http://vimeo.com/29734149  

     

    Renzo Piano et les sœurs Clarisse inaugurent le nouveau monastère

     

    Ce que j’aime dans ce site, c’est le calme, cette communion qu’on ressent avec la nature, cette paix qui nous habite et ce sentiment que le temps est suspendu. Pour ceux qui aiment l’architecture moderne, on peut dire que la chapelle ressemble à un paquebot au sommet de la colline.

     

    http://www.youtube.com/watch?v=HNErHwX_aIM

     

     

    http://www.youtube.com/watch?v=t1quWtfgl_Y

     

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    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

     

    "SI TOLLIS LIBERTATEM TOLLIS DIGNITATEM"

    "Si tu enlèves la liberté, tu enlèves la dignité"

    Saint Colomban

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    Luxeuil est une ville Haute Saônoise en Franche Comté. Connue bien avant la conquête de la Gaule par les Romains pour ses sources thermales et tirant sans doute son nom du dieu celtique Lussoius, ville prospère à l'époque gallo-romaine, elle s’appelait à cette époque Luxovium. Célèbre pour ses charcuteries fumées, sa dentelle, ses thermes, elle est aussi une ville patrimoine avec une richesse historique, architecturale et spirituelle incontestable. L’abbaye St Colomban participe fortement à l’influence de la ville.

     

     

    http://www.youtube.com/watch?v=z8ZV_fFw0pA

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    En 590, saint Colomban, moine venu d’Irlande, décida de fonder un monastère parmi les ruines de l’antique Luxovium, détruite par les Huns au Vème siècle. St Colomban  décida de quitter son Irlande natale et de parcourir l’Europe occidentale pour évangéliser la population. Tout le long de son périple, il fonda des abbayes dont le rayonnement ne cesse de s’accroître. Austère, ascète, ce cénobite aussi dur avec lui-même qu’avec les autres, soumettait ses moines à une rigueur ferme, très rude et châtiait les plus petites fautes, car il croyait aux vertus de la pénitence, rajouté à cela l’obligation d’un lourd travail physique pendant 12 heures quotidiennement. On peut affirmer que St Colomban est la source des racines de la chrétienté en Europe.  Le plus célèbre de ses monastères est sans aucun doute celui de Luxeuil où affluèrent des moines francs, gaulois et burgondes.. Dès son installation, il édifia une petite église autour de laquelle vinrent se grouper les cellules de ses premiers disciples. Depuis cette époque, les constructions, transformations, d’églises se succèdent toujours sur le même emplacement. 

     

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

    L’actuelle basilique Saint-Pierre continue cette lignée vieille de quatorze siècles.

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    Les Abbés successifs au cours de l’histoire ont donné au monastère gloire et puissance. C’est son troisième Abbé, l’ermite St Valbert, qui l’emmène au plus haut point de son rayonnement. Bien que peu attiré par les lettres, Valbert a souhaité donner au monastère une renommée littéraire. Peu à peu les moines abandonnèrent les travaux de la terre pour le travail de l’esprit. La règle de St Colomban fut remplacée par celle de St Benoît.

    Bientôt, l’abbaye de Luxeuil passait pour être l’une des plus riches et des plus sévères de la Gaule Mérovingienne.

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

     

    Ce monastère était renommé pour son scriptorium (atelier dans lequel les moines copistes réalisaient des livres copiés manuellement, avant l'introduction de l'imprimerie en Occident. Le terme a quelquefois été repris pour désigner, de nos jours, une salle consacrée aux travaux d'écriture), actif dès le milieu du VIIe siècle, et probablement le lieu de naissance de la première écriture calligraphique en minuscules, avec une ornementation marginale empruntée à la grammaire décorative de l'Irlande. Un de ses manuscrits le plus célèbre est le Lectionnaire de Luxeuil composé à la fin du VIIe siècle.

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

    Lectionnaire de Luxeuil. Manuscrit lat. 9427., f° 144, de la Bibliothèque Nationale.

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    L’histoire de l’abbaye se poursuivra dans les aléas de l’Histoire. Entre guerre, destruction, elle n’a eu de cesse de se relever. Complètement détruite, elle fut entièrement reconstruite aux XVIIème et XVIIIème siècle.

    Sous la domination de Louis XVI, l’abbaye va perdre progressivement ses droits seigneuriaux.

    Les bourgeois de la petite ville de Luxeuil avaient conquis dès le moyen âge des franchises qu'ils surent conserver et même étendre. Les habitants des villages de la terre abbatiale restèrent, jusqu'en 1789, assujettis à la condition la plus dure, et l'abbaye devait finir tristement ses jours au milieu des cris de colère et de haine de ces malheureux serfs, opprimés depuis tant de siècles

     

    Mais en 1634, la charge d'abbé commendataire fut supprimée, et Luxeuil fusionna avec la Congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe. À en croire un rapport de la "Commission des Réguliers", rédigé en 1768, la communauté semble être redevenue florissante, et la règle respectée.

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    Les moines furent chassés après la Révolution. Vendus comme biens nationaux, les bâtiments du monastère ont pour l'essentiel disparu sous la ville actuelle, à l'exception de la chapelle du XIVe siècle, à la superbe architecture gothique, et du cloître et des dépendances conventuelles qui, jusqu'à la Loi sur les associations et à la loi de Séparation des Églises et de l'État en 1905, servirent de séminaire pour l’archevêché de Besançon jusqu’en 1985, et ont été maintenu en état.

     

     

    Aujourd’hui les illustres bâtiments accolés à la Basilique St Pierre sont occupés par un Centre Pastoral et Culturel (Abbaye St Colomban) et par un collège catholique (Collège St Colomban).  La quiétude des lieux chargés d’un passé de prières, la beauté architecturale tout concourt à nous donner une ambiance propice à la réflexion, à la méditation afin de se ressourcer.

     

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    Il me reste à évoquer les Grandes Orgues prestigieuses de la Basilique. La première grande orgue de cet instrument a été installée au tout au long du XVIIème siècle. Il s'agit du plus vieil orgue de Franche-Comté, édifié sous l'abbé Antoine de la Baume. C’est depuis le milieu de la nef que l’on a une vue d’ensemble des grandes orgues, dont le buffet constitue l’un des fleurons de l’église. Ce buffet d'orgues sculpté est l’un des plus beaux de la région voire de France. L'ensemble est l'œuvre du sculpteur Jean Dognadec. Pour la plus grande joie des mélomanes, des concerts sont régulièrement donnés où nous avons la joie d’entendre les magnifiques envolées de l’instrument.

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

     

    http://www.youtube.com/watch?v=JJkZuzQSuEA

     

     

    Abbaye St Colomban de Luxeuil-les-Bains

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    XVIIIème siècle, nous sommes en plein siècle des Lumières, ces philosophes qui préconisent la réflexion, la connaissance, opposent la raison à la politique, la suprématie religieuse, l’inégalité sociale et économique… Montesquieu, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Denis Diderot, d'Alembert, se concentrent tous sur un même sujet : la remise en question des systèmes de valeurs et des structures politiques traditionnels. Ils soumettent deux revendications : la souveraineté du peuples et l’égalité des droits.

    Champagney, en Haute Saône est un petit village de deux cents foyers à l'époque comprenant des gens simples et pauvres : mineurs, bûcherons, paysans… Ils aiment à se réunir dans leur petite église toute neuve pour discuter, échanger des idées, prendre les décisions concernant la communauté. Cet hiver de 1788-1789 est particulièrement terrible et dur. Entre la famine qui guette, les impôts trop lourds, le froid et ses difficultés, la population se réunit autour du curé pour rédiger un cahier des doléances. Parmi eux se trouve Jacques Antoine Priqueler, un champagnerot officier de la garde du Roi, qui fréquentait les milieux avancés de Paris et fut proche de la société des Amis des Noirs, un groupe humaniste, initié en Angleterre. Il va raconter comment certains hommes traitaient d’autres hommes sous prétexte que leur peau était d’une couleur différente, la capture, la traversée des océans, la vente tels des bestiaux puis le travail inhumain qu’on leur fait faire, tous les sévices qu’on leur inflige.

    Les champagnerots, qui connaissent la souffrance du travail ardu dans un climat si rude, sont sensibles au récit de l’officier, ils vont alors rédiger sur la place du village, leur cahier de doléances, toutes liées à la dure réalité de leurs propres vies et y ajouter un article 29 dans lequel ils demandent l’abolition de l’esclavage.

     

    «  Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies, sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs semblables, unis encore à eux par le double lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont des bêtes de somme...."

    Extrait de l'article 29 du Cahier de doléances conservé aux archives départementales de la Haute-Saône (Document B4213)

    L’article 29 du cahier de Champagney marquera une position claire, nette et pleinement humaniste en faveur de l’abolition de l’esclavage..

    Resté l’apanage des intellectuels jusque dans les années 1830, la dénonciation des 78 anonymes de Champagney  fût la première étincelle d’un mouvement populaire dans la société française.

    En 1971, s’ouvre à Champagney un musée retraçant l’histoire de l’esclavage et de son abolition : La Maison de la Négritude et des Droits de l’Homme qui doit son nom à l’ancien Président de la République du Sénégal, Léopold Senghor.

    http://www.dailymotion.com/video/xfdq5o_champagney-journee-esclavage_news

     

    Et pour finir, un documentaire fort complet sur l'esclavage dans l'histoire des Etats Unis

    http://www.youtube.com/watch?v=Bfacs8M-QhI

     

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