• Les deux loups avançaient côte à côte dans la neige épaisse qui recouvrait le sol de la forêt. Ils marchaient prudemment, d’un pas égal, s’arrêtant de temps à autre en humant l’air, comme pour mieux se repérer. Spectacle étrange, et plutôt inhabituel, ils tenaient dans leur gueule le même long morceau de bois qui semblait les enchaîner l’un à l’autre.
    Le plus jeune, un magnifique loup blanc, ralentit l’allure à l’approche d’un petit fossé qui traversait le chemin.
    Son compagnon, un loup gris à la fourrure clairsemée par endroits, ralentit à son tour sans pour autant lâcher le morceau de bois qui le reliait à son ami.
    Peu après, le loup blanc lui donna un gentil coup de patte, comme pour le prévenir de l’obstacle, et bondissant ensemble, ils franchirent le fossé avant de continuer leur route du même pas tranquille, tandis qu’à l’horizon un soleil timide commençait à percer les nuages.
    A quelques kilomètres de là, un trappeur nommé Jack Scot entendit frapper à la porte de sa maison.
    - Entrez ! cria-t-il.
    - Salut, Scot ! dit un grand homme blond emmitouflé dans un grand manteau en daim, il ne fait pas chaud ce matin.
    - Bonjour, Larry ! Qu’est-ce qui me vaut le plaisir de te voir ?
    - Des ennuis, j’en ai peur… Deux loups ont été aperçus près de la rivière.
    - Deux loups ?
    - Oui… énormes, paraît-il ! Alors je me demandais si tu ne pouvais pas faire quelque chose avant qu’il ne commettent des dégâts ou ne s’attaquent à quelqu’un.
    - Compte sur moi. Le temps de me couvrir.
    - Bonne chasse alors ! Et fait attention à toi ! ajouta Larry en quittant le trappeur.
    Jack Scot n’eut aucune difficulté à repérer le passage des deux loups qui paraissaient se diriger droit vers la ferme de Tom, un bonhomme solitaire qui vivait avec sa fille au milieu des bois.
    Un peu plus tard, il descendit de son véhicule pour examiner leurs traces, qui, à certains endroits, semblaient hésitantes.
    - Bizarre… dit-il. On dirait qu’ils avancent exactement en même temps, comme si…
    Allons ! continuons nos recherches. Ils ne doivent pas être loin…
    Pendant ce temps, les deux loups avaient poursuivi leur chemin. Soudain, le plus âgé s’arrêta en poussant un gémissement de douleur. Le loup blanc fit halte à son tour et, lâchant le morceau de bois, s’approcha de son ami comme pour lui dire : « Encore un effort ! ».
    Ce dernier, rassuré, hocha la tête, et le loup blanc reprit sa place à côté de lui après avoir replanté ses crocs dans le morceau de bois.
    Ils parvinrent bientôt à la lisière d’une clairière près de laquelle, assise dans la neige, une fillette jouait à la poupée, sans se douter de la présence des deux animaux.
    Apercevant la scène, Jack Scot, qui arrivait au même moment, appuya sur l’accélérateur tout en criant :
    - Attention, petite ! Il y a deux loups derrière toi !
    Mais les rugissements du moteur couvraient sa voix, et la fillette ne l’entendit pas. Les loups n’avaient pas bougé. Le plus jeune tourna la tête dans la direction de Scot, puis se plaça devant son ami pour le protéger en grondant.
    Jack Scot bondit du 4 x 4 et braqua son arme sur le loup menaçant. À cet instant, la fillette se retourna et se mit à hurler :
    - Non, ne tirez pas ! Ces loups sont mes amis ! Ils ne sont pas dangereux. Le plus vieux est aveugle et l’autre l’a pris sous sa protection… Il n’y a rien à craindre ! Vous voyez ce morceau de bois que le plus âgé tient dans sa gueule : c’est moi qui leur ai donné pour les aider à marcher ensemble. Je vous en prie, ne leur faites pas de mal !
    Scot abaissa son arme, et le jeune loup cessa alors de gronder.
    - C’est extraordinaire ! Je n’ai jamais vu ça ! dit Scot à l’enfant en s’approchant prudemment… Quel bel exemple de solidarité ! Mais ces loups, reprit le trappeur, comment les as-tu connus ?
    - J’ai trouvé le plus jeune quand il était bébé, à côté de sa mère morte d’épuisement, la patte prise dans un piège, précisa la fillette. Je l’ai recueilli, je l’ai nourri au biberon, puis je lui ai rendu sa liberté. Un jour, il est venu me voir avec son ami aveugle, et depuis ils me rendent visite de temps en temps. Je suis Sarah, la fille de Tom, le bûcheron. Mon père ne sait rien de cette histoire. Vous garderez mon secret, n’est-ce pas ?
    - Je te le promets… répondit Scot. Tu es sûre qu’il n’y a pas de danger ?
    - Certaine ! dit Sarah. Ces loups, je les connais… par cœur ! ajouta-t-elle en souriant.
    - Alors, à bientôt !
    Jack Scot regagna son 4 x 4. Puis, se tournant vers les deux loups, il leur fit un petit signe de la main, tandis que les deux animaux se couchaient aux pieds de Sarah dans l’attente d’une caresse.


                                                               Texte de Patrick Bousquet

     

    Une histoire, belle dans tous les sens, où même les fusils se taisent... pour laisser place à la paix et à la tendresse.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=7KHMehblpE0

     

    Pin It

    2 commentaires
  • Un extrait d’un texte de méditation dont on se sert dans une circonstance particulière mais dont j’ai gardé les vers heureux et adapté au présent (l’auteur dont j’ignore le nom, me pardonnera) pour dire le bonheur d’être grand-mère pour la seconde fois.

    C’est qui Grand-Mère ?

    Dans le dictionnaire, c’est la mère

    De notre père ou de notre mère.

    Mais ce ne sont que des mots !

    C’est qui en fait, Grand-Mère ?

     

    Grand-Mère, c’est comme amour. Celui que l’on donne avec liberté, générosité et sincérité.

    Grand-Mère, c’est comme réconfort. Quelle joie, quel espérance de redonner le moral, la confiance à ceux qui l’ont perdue quand on est âgé.

    Grand-Mère, c’est comme bonté. Partager, regarder, se préoccuper de son prochain : j’espère savoir le faire !

    Grand-Mère, c’est comme gâteau. Ces après-midi que nous passerons ensemble, goûter, jeux, chansons, enfance, joie.

    Grand-Mère, c’est comme foi. La mienne si imparfaite et si simple que cela, parfois, vous donnera envie de l’accaparer.

    Grand-Mère, c’est comme prière. Ce temps passé, ces tonnes de mots prononcés, cette énergie déployée, cet espoir de bien faire !

    Grand-Mère, c’est comme famille. Le trait d’union, le lien, le centre, parce que je voudrais que vous vous sentiez bien près de moi, ensemble !

    (…)

    Je souhaite être Grand-Mère, comme bonheur, enfin !

     

    Citation grand-mère

     

    Pin It

    4 commentaires
  •  

    https://www.youtube.com/watch?v=FPwOfwhpiW8

     


    votre commentaire
  • Après ce texte profond de St Paul, écouter cette magnifique chanson  de Jacques Brel, me paraissait tomber sous le sens.  

     

     

    Quand on n'a que l'amour

    A s'offrir en partage

    Au jour du grand voyage

    Qu'est notre grand amour

    Quand on n'a que l'amour

    Mon amour toi et moi

    Pour qu'éclatent de joie

    Chaque heure et chaque jour

     

    Quand on n'a que l'amour

    Pour vivre nos promesses

    Sans nulle autre richesse

    Que d'y croire toujours

    Quand on n'a que l'amour

    Pour meubler de merveilles

    Et couvrir de soleil

    La laideur des faubourgs

     

    Quand on n'a que l'amour

    Pour unique raison

    Pour unique chanson

    Et unique secours

     

    Quand on n'a que l'amour

    Pour habiller matin

    Pauvres et malandrins

    De manteaux de velours

    Quand on n'a que l'amour

    A offrir en prière

    Pour les maux de la terre

    En simple troubadour

     

    Quand on n'a que l'amour

    A offrir à ceux-là

    Dont l'unique combat

    Est de chercher le jour

    Quand on n'a que l'amour

    Pour tracer un chemin

    Et forcer le destin

    A chaque carrefour

    Quand on n'a que l'amour

    Pour parler aux canons

    Et rien qu'une chanson

    Pour convaincre un tambour

     

    Alors sans avoir rien

    Que la force d'aimer

    Nous aurons dans nos mains, ami

    Le monde entier

     

    https://www.youtube.com/watch?v=VKddUEZVe-g

     


    votre commentaire
  • " Un amour plus grand que l'amour "

    Après avoir lu l’article de Renal concernant une question posée à un prêtre sur l’opposition entre la foi et les malheurs de cette terre notamment les guerres http://www.philosophie-poeme.com/beaux-textes-philosophiques-et-spirituels/beaux-textes-philosophiques-et-spirituels-comment-croire-en-dieu,a5052484.html publier la lettre de St Paul concernant l’amour, m’a paru une évidence.

    Que l’on soit croyant ou non, ce texte révèle la plus belle des voies pour vivre au mieux avec les autres, pour trouver le bonheur et le semer autour de soi : l’amour. C’est un sentiment universel et la solution à tous les problèmes que rencontrent les hommes pour vivre les uns avec les autres. En effet c’est grâce à ce sentiment que nous nous parlons, entraidons, comprenons, soutenons, supportons. Gentillesse, patience, tendresse, pardon, bonté, compréhension, générosité, autant de signe de l’amour que nous pouvons offrir à l’autre qu’il nous soit connu ou inconnu. Parfois un simple sourire suffit pour amener du baume au cœur à ceux que nous croisons.

    En réalité s’aimer les uns les autres, ne devrait pas être une option de vie mais une obligation.

    Et pour les croyants, nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous n’aimons pas celui qu'Il a créé à son image : l’homme.

    Et pour les cartésiens, il suffit de savoir que pour les scientifiques l’amour permet de vivre plus longtemps, en meilleure santé et que les gens aimants apaisent leur entourage.

    Alors prenez le temps de lire ce texte et laissez-le vous imprégner en profondeur.

     

    Lecture de la première lettre de Saint Paul, apôtre, aux Corinthiens (12,31 -13,8a)

    Frères,

     Parmi les dons de Dieu,

     Vous chercherez à obtenir ce qu'il y a de meilleur.

     Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.

     

    J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel,

     Si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour,

     Je ne suis qu'un cuivre qui résonne,

     une cymbale retentissante.

     J'aurais beau être prophète,

     avoir toute la science des mystères,

     et toute la connaissance de Dieu,

     et toute la foi jusqu'à transporter les montagnes,

     s'il me manque l'amour,

     je ne suis rien.

     J'aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés,

     j'aurais beau me faire brûler vif,

     s'il me manque l'amour,

     cela ne me sert à rien.

     

    L'amour prend patience,

     l'amour rend service,

     l'amour ne jalouse pas,

     il ne se vante pas,

     ne se gonfle pas d'orgueil,

     il ne fait rien de malhonnête,

     il ne cherche pas son intérêt,

     il ne s'emporte pas,

     il n'entretient pas de rancune,

     il ne se réjouit pas de ce qui est mal

     mais il trouve la joie dans ce qui est vrai,

     il supporte tout,

     il fait confiance en tout,

     il espère tout, il endure tout

     L'amour ne passera jamais.

     

     

    DSC01348
    Pin It

    2 commentaires