•    La neige tombe de  Jean Richepin

     

    Toute blanche dans la nuit brune,

    La neige tombe en voletant,

    O pâquerettes ! une à une,

    Toutes blanches dans la nuit brune.

     

    Qui donc là-haut plume la lune ?

    O frais duvet ! flocons flottants !

    Toute blanche dans la nuit brune,

    La neige tombe en voletant.

     

    La neige tombe, monotone,

    Monotonement, par les cieux ;

    Dans le silence qui chantonne,

    La neige tombe monotone,

     

    Elle file, tisse, ourle et festonne

    Un suaire silencieux.

    La neige tombe, monotone,

    Monotonement par les cieux.

     

    La chanson des gueux.

    Pin It

    2 commentaires
  • La tante Arie.

     

    La tante Arie habite le pays de Montbéliard en Franche-Comté. Ici point de père Noël ou de St Nicolas, c’est notre bonne tante Arie qui distribue les présents aux gentils.

    Une bonne vieille dame aux cheveux blancs mais au visage jeune coiffé de son diairi (petit bonnet cachant le chignon), vêtue comme une paysanne, emmitouflée dans une pèlerine et accompagnée de son âne gris chargé de cadeaux descend la nuit de Noël pour distribuer cadeaux et friandises aux enfants, pelotes et bobines aux bonnes ménagères. Car Tante Arie n’aime pas les maisons mal tenues. On lui prête beaucoup de vertus. Elle apporte la bonne santé à tous, elle amène la neige en secouant son tablier, elle réalise les vœux les plus secrets pour les plus dignes.

     

    La tante Arie.

    Diairi

    Mais attention aux vilains et aux paresseux, Tante Arie n’hésite pas à les fouetter de ses verges.

    Lors des veillées d’antan, bien des histoires sur Tante Arie étaient racontées. En voici une pour vous…

     

    La tante Arie.

     

    Il y a longtemps dans le pays de Montbéliard vivait une bonne fée, Tante Arie. Comme le père Noël aujourd’hui, elle gâtait les enfants la nuit de Noël. Discrètement, Tante Arie venait déposer dans les chaussons au pied de la crèche de jolis cadeaux. On racontait qu’elle vivait dans une grotte au fond de la forêt. Tout au long de l’année, elle rendait visite aux habitants sans se faire reconnaître. Les enfants la craignaient mais la brave tante aimait semer la joie, et ne tenait pas rigueur des petits défauts. Il y eut une fois, pourtant, ou elle dut donner une petite leçon…

    Par une froide soirée d’hiver, elle frappa à la porte d’une maison d’apparence assez pauvre. Une toute jeune fille, Madeleine, vint lui ouvrir. Elle regarda avec mépris cette vieille femme qui ressemblait à une mendiante, et lui cria d’un ton sec : « Allez-vous-en ! Vous n’avez rien à faire ici ! »

    Le père de Madeleine, qui avait entendu la réponse brutale de sa fille, intervint. Il était confus et fit rentrer la vieille dame, l’invita à prendre place au coin du feu et lui donna un bol de soupe. Les parents de Madeleine étaient de braves gens. Ils n’avaient qu’une fille et la gâtaient beaucoup. Mais Madeleine était égoïste, dure et paresseuse. Ce soir-là, ils discutèrent avec la vieille femme des soucis que leur causait leur fille.

    La plus grande exaltation de Madeleine était la fête du village. À cette occasion, elle se montrait sous son meilleur jour. Extrêmement coquette, son plaisir était d’arriver la dernière à l’office, afin que tout le monde puisse l’admirer.

    Les jours précédents, Madeleine s’était montrée plus irascible, plus hautaine que jamais. Arrivée devant le temple, elle reconnut la vieille femme qui s’était rendue à son domicile au moment ou un coup de vent emporta son magnifique chapeau. Elle appela la tante pour l’aider à le remettre. Puis elle courut au temple, entra la dernière comme à son habitude, sans discrétion.

    La tête haute et la démarche royale, elle s’installa au premier rang. On entendit alors des chuchotements, des ricanements étouffés. Madeleine pensa que son entrée avait fait sensation mais à la sortie du temple, elle demanda à une autre jeune fille : « Pourquoi ris-tu ? » « C’est parce que tu es la mieux coiffée ! »

    À ces mots, étonnée, elle courut jusqu’à la fontaine pour se regarder. Ô stupeur ! Sa charmante tête blonde était coiffée d’un bonnet de nuit ! Elle crut mourir de honte et entra dans une terrible colère. Quand elle songeait à la vieille, qui lui avait joué ce tour, elle sentait une furieuse envie de se venger.

    Un soir, elle apprit par ses parents que la « tante » passerait à la maison. Dès lors, elle n’eut qu’une idée en tête, la vengeance ! La vieille dame, comme prévu, vint à la veillée. Elle fut bien reçue par la famille et à son départ, les parents constatèrent qu’il y avait dans les placards quantité de choses alléchantes. C’est sûr, dirent-ils, cette vieille dame n’est autre que la bonne Tante Arie !

    Madeleine commença à réaliser qu’elle s’était moquée de la bonne fée. En décida-t-elle pour autant de changer ? Non, au contraire. Madeleine décida de la suivre… Et dès le lendemain, Madeleine clama dans tout le pays que la Tante Arie avait des pattes d’oie. Quand Tante Arie apprit ce que Madeleine avait dit d’elle, elle en fut fort courroucée. Le matin de Noël, Madeleine reçut un martinet ! Tante Arie pouvait tout pardonner. Sauf la calomnie et la méchanceté gratuite.

     

    La tante Arie.

     

                         1                                                                                      

    Vêtue comme une Paysanne                                         

    Coiffée de son beau Diairi                                            

    Elle traverse la campagne                                             

    Sur son petit âne gris.  

     

     

                         2

    En Passant le long des routes

    Des villages, des hameaux  

    Elle regarde, elle écoute

    Elle prend un peu de repos.

     

                         3                                                                                       

    Elle termine les ouvrages                                              

    Des mamans trop fatiguées                                           

    Elle va redonner courage                                               

    Aux ouvriers épuisés.      

     

     

                        4

    Les enfants sages à Noël

    Auront de jolis cadeaux

    Et pour que la nuit soit belle

    Des bonbons et des gâteaux.

     

    Refrain

     

    Connaissez-vous Tante Arie,

    La Bonne Fée de ce Pays,

    Tous les Enfants rêvent d’elle,

    A l’approche de Noël.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=UD13AmiEcQc

     

     

    La tante Arie.

    Pin It

    8 commentaires
  • Joshua Bell - O Mio Babbino Caro de Giacomo Puccini

     

    Une merveille à écouter les yeux fermés.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=DsPXig69g2A 

    Pin It

    2 commentaires
  • La petite fille aux allumettes - Conte d’Anderse

     

    Il faisait effroyablement froid ; il neigeait depuis le matin ; il faisait déjà sombre ; le soir approchait, le soir du dernier jour de l’année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue : elle n’avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu’elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu’elle eut à se sauver devant une file de voitures ; les voitures passées, elle chercha après ses chaussures ; un méchant gamin s’enfuyait emportant en riant l’une des pantoufles ; l’autre avait été entièrement écrasée.

    Voilà la malheureuse enfant n’ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits petons. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes : elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde était affairé ; par cet affreux temps, personne ne s’arrêtait pour considérer l’air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n’avait pas encore vendu un seul paquet d’allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.

    Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières : de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l’oie, qu’on rôtissait pour le festin du soir : c’était la Saint-Sylvestre. Cela, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.

    Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d’allumettes, l’enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l’une dépassait un peu l’autre. Harassée, elle s’y assied et s’y blottit, tirant à elle ses petits pieds : mais elle grelotte et frissonne encore plus qu’avant et cependant elle n’ose rentrer chez elle. Elle n’y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait.

    L’enfant avait ses petites menottes toutes transies. « Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts ? » C’est ce qu’elle fit. Quelle flamme merveilleuse c’était ! Il sembla tout à coup à la petite fille qu’elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d’ornements en cuivre.

    La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s’éteignit brusquement : le poêle disparut, et l’enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.

    Elle frotta une seconde allumette : la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise : elle était couverte d’une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine.

    Au milieu, s’étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes : et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite.

    Et puis plus rien : la flamme s’éteint.

    L’enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d’un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs : de tous côtés, pendait une foule de merveilles.

    La petite étendit la main pour saisir la moins belle : l’allumette s’éteint.

    L’arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles : il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une trainée de feu.

    « Voilà quelqu’un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l’avait aimée et chérie, et qui était morte il n’y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu’on voit une étoile qui file, d’un autre côté une âme monte vers le paradis.

    Elle frotta encore une allumette : une grande clarté se répandit et, devant l’enfant, se tenait la vieille grand-mère.

        "Grand-mère, s’écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh ! tu vas me quitter quand l’allumette sera éteinte : tu t’évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d’oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.

    Et l’enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n’y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin : c’était devant le trône de Dieu.

    Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l’encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d’autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d’un paquet d’allumettes.

        "Quelle sottise !" dit un sans-coeur. "Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ?"

        D’autres versèrent des larmes sur l’enfant ; c’est qu’ils ne savaient pas toutes les belles choses qu’elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c’est qu’ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité.

    Pin It

    votre commentaire
  • Les araignées de noël

     

    Un petit peu d’humour. Même les petites araignées peacock fêtent Noël

     

    https://www.youtube.com/watch?v=HYFQQB9vqPw 

     

    Pin It

    6 commentaires