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Par Pestoune le 8 Novembre 2022 à 10:24
Oursi ourson ourzoula
Je voudrais que tu sois là
que tu frappes à la porte
Et tu me dirais c’est moi
Devine ce que je t’apporte
Et tu m’apporterais toiDepuis que tu es partie
j’ai de l’ennui tout autour
ça me ravage le foie
beaucoup mieux qu’un vrai vautour
Et je ne sais plus quoi faire
Alors j’ai pris tes photos
je les pendues au mur
Et j’ai dit regardez-moi
avec vos yeux d’autre part
Ce sont les seuls yeux du monde
Dans lesquels j’ose le voirLe Bärchen était au mur
Et il s’est mis à pleurer
parce que j’étais si triste
il voulait me consolerLes autres peuvent me dire
des choses, des choses, des
choses mais que j’oublie vite
toi je sais ce que tu dis
Je me rappelle ta voix
Je me rappelle tes motsJe t’ai suivie à la gare
je suis monté dans le train
mais il est parti tout seul
Tu disais que je m’en aille
pour ne pas que je m’ennuie
en attendant sur le quaiPlus jamais une seconde
plus jamais sans te toucher
savoir que tu es si loin
ne pas pouvoir y aller
mais comme un pauvre imbécile
Je disais pour quelque jours
se séparer, c’est facile
après tout, s’il arrivait
que tu partes en tournéeIl faudrait nous habituer
mais tu vois si j’étais bête …
Car on ne s’habitue pas
à crever, même en six mois.Oursi Ourson Ourzoula
Je voudrais que tu sois là
Tes talons dans l’escalier
feraient le bruit que je guette
et tu serais dans mes brasC’est dimanche, il est huit heures
Et je ne veux pas sortir
Et je m’ennuie à mourir
Alors je t’écris, mon ange
Une chanson du dimanche
Une chanson pas très drôle
Mais on y rajoutera
Mardi soir, un grand couplet
Viens dormir sur mon épaule
et on ne dormira pas
Boris Vian, extrait de Berceuse pour les ours partis. 1951
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Par Pestoune le 24 Octobre 2022 à 20:55
Oh enfants, allez-vous grandir dans un monde sans oiseaux?
Y aura-t-il des grillons, là où vous êtes?
Y aura-t-il des asters?
Des palourdes, au minimum.
Peut-être pas des palourdes.Nous savons qu'il y aura des vagues.
Pas besoin de beaucoup de vie pour celles-là.
Une brise, une tempête, un cyclone.
Des ondulations aussi. Des pierres.
Les pierres sont une consolation.Il y aura des couchers de soleil, tant qu'il y aura de la poussière.
Il y aura de la poussière.Oh enfants, allez-vous grandir dans un monde sans chansons?
Sans pins, sans mousses?
Passerez-vous votre vie dans une grotte,
une grotte scellée avec un conduit d'oxygène,
jusqu'à ce qu'il y ait une panne de courant?
Vos yeux s'éteindront-ils comme les yeux blancs
des poissons sans soleil?
Et là-dedans, quel vœu ferez-vous?Oh enfants, allez-vous grandir dans un monde sans glace?
Sans souris, sans lichens?Oh enfants, allez-vous grandir?
De Margaret Atwood
extrait de Poèmes tardifs
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Par Pestoune le 12 Octobre 2022 à 20:55
J'écris des rimes,
A la sueur du front,
Des mots intimes
Teintés d'aucun affront.
Je courbe l'échine,
Sous le poids du fardeau
Et je fulmine
Quand je me sens lourdaud.
Je change de mine,
A la candeur d'un vers
Qui m'illumine
Comme un grimoire ouvert.
Sous ma pointe fine,
S'agitent des mots étranges
Que je combie
ET qu'à la fin j'arrange.
Si je m'obstine
A chercher le bon mot,
Alors le spleen
Réveille en moi des maux .
Dans la poitrine
Bat le coeur du poète
Qui tambourine
Et qui crie à tue-tête.
Je m'enracine
Dans le terroir des muses.
Tout me fascine,
Me ravit et m'amuse.
Je m'achemine
Vers la fin du poème
Et dissémine
Pour vous les mots que j'aime.
Alain GUILLAUME
extrait de Verbissime aux Editions Flammes vives
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Par Pestoune le 28 Septembre 2022 à 20:55
Tous les matins, il prenait son pied et m'enfilait délicatement J'aimais par dessus tout cet instant magique. Puis venait le tour de ma jumelle écossaise. Telle une voyeuse, je le regardais faire et éprouvais autant de plaisir que ma soeur : un moment de volupté qu'on aimerait prolonger indéfiniment !
Quand il faisait trop chaud, il nous abandonnait dans son placard de chambre Privées de sortie, nous déprimions de ne pas être à ses pieds pendant que lui vagabondait partout sans se soucier de nous.
Je ne vous ai pas donné le titre de ce poème en prose de suite. Vous vous doutez bien qu'il y a quelque chose derrière cette histoire ? Alors je vous fais attendre un peu. L'effet de surprise, ça a du bon pour l'humour.
Le titre de ce poème de Alain Guillaume est :
Souvenirs d'une chaussette.
Poème extrait du recueil "Verbissime" aux éditions Flammes vives. Un trésor d'humour, de double sens, de néologisme. J'ai adoré.
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Par Pestoune le 23 Septembre 2022 à 20:55
Coeur de la terre.
Texte : Khalil Gibran. Musique : Morice Benin.
Silence d'évidence.
Texte et musique : Morice Benin.
Vidéos : Bertrand Rannou.
Ces deux morceaux sont extraits du volume 1 "Naître" de la collection "Pour prendre le large" sorti 2007. Sur le CD ils sont séparés d'un silence de quatre secondes que j'ai décidé d'enlever pour créer une continuité plus forte.Du coeur de la Terre au coeur de notre être... Morice se joint à Khalil Gibran afin de créer une symbiose - une passerelle - entre ces deux mondes en résonnance. Cette alchimie peut débloquer le conditionnement nous faisant croire que la "Force" est à l'extérieur, alors qu'elle se dissimule - bien cachée - au fond de notre être... Et si nous étions sur Terre plongés dans un "jeu" dont le but est de la découvrir ?
https://www.youtube.com/watch?v=xuSZ57wn-Pk
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