• Poursuite du Clown

     

    J’ai un clown dans ma tête

    Il m’habite depuis toujours

    En rires

    En tristesses

    Il me joue

    Tour après tour

     

    Il est moi

    Je deviens lui

    Je me perds

    Quand il me fuit

     

    Je tiens ferme

    A mon clown

    A ses jeux

    A ses simouns

    A ses silences

    A ses secrets

     

    Je me perds

    Quand il me fuit

    Il est moi

    Je deviens lui.

     

    Extrait de  Poursuites de Andrée Chedid aux Ed Alternatives

     

     

    Poursuite du Clown  de Andrée Chedid

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  • DE MASSOT Pierre [DE MASSOT DE LAFOND Marie, Joseph, Alphonse, Pierre (...)  - Maitron

     

     

    Non non la vie ne vaut à aucun prix la peine
    d’être vécue et je sais bien qu’un prochain jour
    je m’en déferai comme d’une veste à la couleur
    et à la coupe de laquelle on ne peut s’habituer
    pour la première fois vraiment heureux sans doute
    mais néanmoins avec la neige
    d’une mélancolie infinie amassée dans mon cœur
    lourdement amassée dans les replis de mon cœur
    comment pourrais-je donc regretter quelque chose
    moi qui ne me suis jamais attaché à rien
    sinon à cette étoile immense inaccessible et toujours plus lointaine
    qu’est l’amour
    sinon à cette flamme dévoratrice et sibilante
    qu’est l’amour
    sinon sur le désert brûlant des corps à ce soleil implacable
    qu’est l’amour
    sinon à ce grand rêve où sombrent tous les rêves
    qu’est l’amour
    sinon à cette mort chaque fois plus mortelle
    qu’est l’amour
    comment pourrais-je encore espérer quelque chose
    moi qui désespérais de tout au monde
    comment pourrais-je croire à quelque chose au monde
    moi qui jamais n’ai cru en rien
    moi l’éternel chercheur d’or au fond de tes yeux
    de tes yeux d’or où les paupières
    faisaient de l’ombre sur mon ciel
    pour me ravir mieux mon trésor
     
    Mes amis sont partis tous mes amis sont morts
     
    Édouard Édouard toi que j’ai tant aimé
    toi sur le cœur de qui j’ai dormi tant de soirs
    toi à cause de qui je meurs de vivre et de t’attendre
    Erik nos promenades tout au long de la nuit
    sur les berges du fleuve où venaient les étoiles
    perles aux doigts du vent éclore entre nos mains
    Jacques autour de la lampe quand les fumées d’opium
    nous enivraient j’aurais voulu j’aurais bien dû
    te serrer dans mes bras et te dire et dire Jacques
    mais le train passe et l’heure passe et le temps passe
    comment ô bien-aimés ai-je pu vivre
    sans vous une seule heure une seule
     
    Je me le demande souvent le soir à cette heure
    où vous m’entourez invisibles
    me pressant de vous rejoindre
    vous que seuls je voudrais revoir
    ô visitation silencieuse et pleine pourtant de rumeurs
    de murmures comme de baisers perdus entendus
    par l’oreille appliquée au creux d’un coquillage
    quand l’océan déferle aux flancs des monstres glauques
     
    Fantômes de l’Amour qu’êtes-vous devenus
     
    Bordel de sacré nom de dieu qu’ils prennent garde
    ceux qui voudraient me dire que la vie après tout
    qu’il existe ici-bas des devoirs des obligations
    qu’il est tout à fait impardonnable de s’y soustraire
    et qu’elle est belle à qui sait lui sourire
    et cætera des conneries en veux-tu en voilà
    j’ai trop souffert pour les entendre et ne tolérerai
    pas d’être ainsi emmerdé Est-ce compris
    que la blatte en soutane le serpent à cornette
    ne profitent pas de mon agonie si par mégarde
    ma mort n’est point instantanée
    pour cheminer le long de la muraille
    et pour ramper jusqu’au bois de mon lit
    avec un affreux bruit de chapelets de patenôtres et d’oremus
    à d’autres ces sornettes bons apôtres
    qu’on me laisse crever en paix dans la ténèbre
    comme une pauvre bête se cache pour mourir
    on ne présente pas les armes que je sache
    aux déserteurs On les fusille
    Je n’ai jamais été ici qu’un déserteur

     

    Pierre de Massot
    1931

     

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  •  

    Poursuite du repos

    Je me délasse

    Sous mon bel arbre

    Corps en vacance

    Tête au repos

     

    J’ai pris congé

    De ma personne

    Pour retrouver

    Le ciel et l’eau

     

    Je prends haleine

    Loin des villes

    Du cheveu à l’orteil

    Comblé… Solo !

     

    Extrait de  Poursuites de Andrée Chedid aux Ed Alternatives

     

    Poursuite du repos de Andrée Chedid

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  • Poursuite de la mort

    J’ai voulu la mort

     

    Puis la vie

    M’est apparue

     

    De ma fenêtre

    Arbres et soleil

    M’appelaient à tue-tête

     

    J’ai décroché la corde

    Où je me serais pendu

     

    Avec la vie dans mes bras

    D’alpha à oméga

    J’ai juré de gravir ses chemins

    Qu’ils soient chagrins

    Ou bien festins !

     

     

    Extrait de  Poursuites de Andrée Chedid aux Ed Alternatives

     

     

    Poursuite de la mort - Andrée Chedid

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  • Gif Plaisir Passion | Danseuse, Gifs, Fête de la musique

     

    S'emparant du corps

    Le Mouvement

    Se fit voilier 

     

    Glissa comme rivière

    Sur les seins

    Puis les hanches

     

    Le Mouvement s'assembla

    Se fit cocon

    Coupole soyeuse

     

    Par delà le geste

    Par delà la grâce

    A la poursuite

    Du seul Mouvement 

     

    Andrée Chedid 

    extrait de "Poursuites" 

    aux Ed Alternatives 

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