• Nicholas D. Kristog et Sheryl WuDunn La moitié du ciel

     

    Nicholas D. Kristog et Sheryl WuDunn   La moitié du ciel

     

    « Les femmes portent la moitié du ciel » Proverbe chinois.

     

     

     

    Les conditions de vie des femmes, si tant est qu’on les laisse vivre, dans le monde sont particulièrement sordides et atroces. Violentées, exclues, cachées autant de témoignages de ces femmes que les auteurs ont croisées en Afghanistan, au Pakistan, en Inde, en Iran, en Afrique, en ex-URSS et dont ils vont raconter l’histoire. Des femmes qui vont avoir le courage de briser le silence, le cercle de la violence, de l’enfermement de la mort parfois en dénonçant ce qu’elles vivent au quotidien.  Ces témoignages sont particulièrement importants pour toutes les femmes y compris dans nos pays occidentaux alors qu’on peut lire un sale type promouvoir le viol des femmes dans son blog, que les violences conjugales restent toujours d’actualité (souvenons-nous du drame vécu par Mme Jacqueline Sauvage) et que l’inégalité sociale, le droit de cuissage restent toujours une réalité.

     Nicholas D. Kristog et Sheryl WuDunn   La moitié du ciel

     

     

    Infanticide

    Et témoigneront aussi les mères infanticides voire fœticides  qui sous la pression de leur communauté tuent leurs filles dès la naissance ou dès qu’elles ont connaissance du sexe féminin de leur fœtus.   Parce qu’une fille c’est une malédiction parfois même un crime, plus de cent millions de filles manquent pour avoir été tuées. Et ainsi sont apparus des villages de célibataires car il n’y a plus assez de femmes à épouser. On les appelle les « absentes ».  Parfois les hommes organisent des razzias afin d’enlever les filles d’un autre foyer mais souvent c’est le désespoir qui règne parmi ses hommes. Lorsque règne la famine ou la maladie, les filles sont laissées pour compte, ce sont les garçons qui priment.

     

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    Esclavage sexuel et violence domestique

    Elles sont exploitées au travail, utilisées comme esclaves sexuelles avec un véritable commerce parallèle : une traite des femmes, elles sont brûlées à l’acide ou brûlées vive si leur dot n’est pas suffisante, si le mari veut une nouvelle épouse, si elles sont insuffisamment dociles…

    Au début du XXIème siècle, il y a plus de femmes et de filles qui sont expédiées dans des bordels qu’il n’y eut d’esclaves africains sur les plantations au XVIIIème ou XIXème siècle.

    Les études montrent qu’un tiers des femmes du monde subissent des violences domestiques. Les femmes entre 15 et 45 ans ont plus de risques de se voir mutilées ou tuées par des hommes que   par le cancer, la malaria, les accidents de la route, les guerres RÉUNIS .

    Et nous allons découvrir aussi ses femmes résistantes ayant survécues à l’esclavage sexuel, au viol traditionnel et qui ont décidé de se battre pour éviter à d’autres de subir ce qu’elles ont subi, pour aider celles qui ont réussi à fuir afin qu’elle réapprenne à vivre libre.

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    Les femmes responsables aussi

    Néanmoins les hommes ne sont pas les seuls en cause dans les violences qu’elles soient sexuelles ou domestiques. Pour ¼ des violences sexuelles, la participation des femmes y est active, elles sont rabatteuses, tenancières de bordel…. Quant aux violences domestiques, nulle ne se montrera plus cruelle qu’une belle mère qui ira jusqu’à brûler sa belle-fille ou la faire assassiner afin que le fils puisse trouver une nouvelle épouse. Le poids des traditions, d’un mode de pensée misogyne se transmettent aussi aux femmes et par les femmes.

     

    Les crimes d’honneur 

    Les crimes d'honneur sont une autre forme de violence   faite aux femmes.   Différentes causes amènent à ce genre de crime. Le fait que les femmes ne saignent pas lors de leur première nuit avec l’époux amène des violences allant de la répudiation au meurtre. Dans bien des régions du monde l’hymen a plus de valeur que l’or.  Mais le crime d’honneur c’est aussi prendre le droit de violer une fille pour sanctionner une famille ou un membre de la famille.

     

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    Le viol collectif est aussi devenu un outil de guerre.

    Les milices terrorisent les populations en violant sauvagement les filles sans limite d’âge car même des fillettes de 3 ans sont concernées. Au Libéria, au cours de la guerre civile, 90% des filles dès le plus jeune âge ont subi des violences sexuelles. L’est du Congo détient le record mondial des viols d’une stupéfiante sauvagerie. Aucune retenue n’est observée dans l’escalade de l’horreur. Le major général Patrick Cammaert, ancien commandant de division de l’ONU dit à propos des viols comme stratégie de guerre : « Actuellement, il est plus dangereux d’être une femme qu’un soldat dans les conflits armés ».

    Les viols barbares avec différents objets ont une conséquence tragique pour les victimes. Les perforations qui résultent de leur martyre leur font des fistules vésico-anale, ainsi que des fistules obstétricales. Pour le plus grand nombre trop éloignée, elles n’ont pas accès à la chirurgie réparatrice. Elles sont mises à l’écart de leur village et finissent par mourir ou attaquées par les animaux sauvages, ou de faim quand elles ne se suicident pas.

    Et le Dr Denis Mukwege, surnommé l’homme qui répare les femmes  tire, encore et toujours, la sonnette d’alarme. Dans cette même logique de terreur, après les femmes, le viol des bébés se généralise au Congo.

    https://www.letemps.ch/monde/2016/03/08/apres-femmes-viol-bebes-se-generalise-rdc

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    La mortalité maternelle

    La mortalité maternelle est aussi une cause de mortalité importante pour les femmes pauvres, isolées, martyrisées. Aujourd’hui encore au XXIème siècle, une femme décède au cours de la grossesse, de l’accouchement ou en post-partum. Outre les causes biologiques, anatomiques, du manque de moyen des systèmes de soin locaux, les femmes meurent encore en couche ou enceinte parce qu’elles ne comptent pas, elles n’ont pas de droits. Et pour tous il est établi qu’elles doivent accoucher dans la douleur.

    Il était une tribu mexicaine qui pensait autrement et il serait bon de le faire savoir. Les Huichols estimaient que la douleur de l’enfantement devait être partagée, si bien que la mère se cramponnait à une corde reliée aux testicules du mari et tirait d’un coup sec à chaque contraction douloureuse. Si cette tradition avait été plus répandue, les complications obstétricales attireraient certainement davantage l’attention.       

     

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    L’excision et l’infibulation

    Environ toutes les 10 secondes, une fille est maintenue au sol quelque part dans le monde. Ses jambes sont écartées, et une femme sans formation médicale sort un couteau ou une lame de rasoir et lui tranche une partie, voire l’intégralité, des organes génitaux externes. Le plus souvent, sans aucune anesthésie. Les campagnes internationales contre ces pratiques sont inefficaces. En effet en leur parlant de mutilation on braque les populations qui voient ça comme une tradition normale au point que les fillettes attendent cette étape avec impatience comme un rite de passage. C’est une organisation d’Afrique de l’Ouest, Tostan, qui propose le programme le plus efficace contre l’excision.  Plutôt que de faire la morale aux femmes, ses représentants ont adopté une approche plus respectueuse, dans le cadre du développement communautaire. Ils encouragent les villages à discuter des questions de droits humains et de santé liées à l’excision, puis à faire leur propre choix. Cette méthode douce s’avère beaucoup plus efficace que la manière forte.

     

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    Les héroïnes du livre

    Ces  femmes s’appellent : Rath, Srey (battues, droguées, vivant  nues obligées de sourire en s’offrant aux clients dans un bordel) , Acema Azar (brûlée à l’acide par son mari), Ummi Ababiya (affamée), Hasina (enlevée à l’âge de 9 ans pour être prostituées), Long Pross (kidnappée, vendue et énucléée pour s’être révoltée), Usha Narayane (rare intouchable lettrée qui a tenu tête à un gangster au péril de sa vie), Shunita Krishnan (véritable légende dans la lutte contre les trafiquants), Sinette Ehlers (ayant créé le rapex, cette arme anti-viol), Ruchira Gupta (lutte contre la traite des femmes depuis plus de 25 ans), Woineshet Zebene (jeune éthiopienne qui la 1ère a contesté officiellement le droit que s’abrogeait les hommes d’enlever, violer une femme afin de l’épouser sans dot), Mucktar Mai (illettrée qui pourtant a créé une école parce qu’elle était sûre des vertus de l’éducation), Sakena Yacoobi (et ses écoles pour filles secrètes en Afghanistan), et tant d’autres héroïnes que vous découvrirez dans le livre.

     

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    Des solutions existent

    Elles ne sont que les représentantes de millions d’autres femmes vivant le même chemin de douleur. Mais ces représentantes montrent que la résistance des femmes s’organise. La solution passe par l’union, le refus de la soumission, ainsi elles gagnent en assurance et en exigence. Et par l’éducation, on ne le répétera jamais assez. L’éducation permet d’encourager les femmes à défendre leur droit. La traite et les viols diminueront quand les femmes se battront et se mettront à rendre les coups.

    Quant aux organisations étrangères, aux ONG, elles devraient apprendre à travailler avec les locaux et se plier aux contraintes culturelles des lieux. L’argent ne suffit pas face aux traditions, cultures et contextes locaux.

    Un fort espoir dans la libération consiste à organiser des micro-crédits permettant aux femmes de créer des petites entreprises leur apportant une immunité financière. Les hommes comprennent vite où sont leurs intérêts. Lorsque la femme amène de l’argent, qui améliore le quotidien, ils s’amadouent bien souvent et les femmes gagnent en assurance.

     

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    Conclusion :

    Ce livre souhaite éveiller les consciences, il se veut un manifeste afin de rassembler autour de lui un vaste mouvement en vue d’émanciper les femmes. Des solutions existent, elles passent déjà par l’éducation, la création d’écoles, d’hôpitaux mais aussi de microentreprises. Des organisations se sont créées pour aider les femmes. Il est intolérable de savoir que la femme est encore moins considérée qu’un animal ou qu’un objet. Nous avons une responsabilité collective face à cette problématique.  

     

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    « Les aventures des banquisards IN TERRA . Leila MIGAULT »
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Décembre 2022 à 06:55

    Merci pour cet article édifiant... Que dire d'autre après tout ça ? Comment des Hommes (si on peut les appeler des hommes) font subir de telles atrocités aux femmes au nom de la religion, de la "tradition" ?

    Je te souhaite une très bonne journée et je te fais de gros bisous.

    2
    Jeudi 1er Décembre 2022 à 17:49

    bonsoir brigitte,

    mais quelle violence est-il permis de les considérer comme des hommes quelle barbarie humiliée violentées quelle horreur oui au non de qui et de quoi  douce soirée brigitte et gros bisou monette

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