C’est un livre douloureux. Une histoire qui fait partie de notre histoire, celle des amours interdits, du jugement retardataire de gens qui veulent se refaire une bonne conscience, ceux que l'on appelle encore les résistants de la dernière heure.

Margot et Helmut s’éprennent l’un de l’autre. Mais en cette période de la seconde guerre mondiale, cet amour est proscrit. Dans son milieu paysan rustre avec une mère sans cœur, Margot se retrouve mise au ban des parias, d’autant plus qu’elle attend un enfant, fruit de cet amour défendu. La fin de la guerre amène son lot de héros de la dernière seconde, ceux qui pour effacer leur indifférence ou même leurs méfaits se déclarent être des justiciers. Margot subira l’outrage réservé aux femmes ayant approchées l’occupant, elle sera tondue. Elle portera cette tonsure avec fierté, comme une accusation envers ses bourreaux.

Margot est terriblement attachante. C'est douloureusement que nous suivons son histoire. Fidèle à son amour, fidèle à son enfant, fidèle à son histoire, elle assume son vécu en faisant front.

Michel Orivel traite ce difficile sujet avec beaucoup de pudeur. Un livre à lire si vous êtes intéressés par cette période de notre histoire.