• Les Mosos, une tribu matriarcale

    Tribu dont le territoire se situe en Chine et plus précisément à la frontière des provinces du Yunnan et du Sichuan autour du lac Lugu, sur les contreforts de l'Himalaya, les mosos sont une minorité ethnique ne comptant qu’à peine 30 à 60 000 personnes. 

    Sa tradition matriarcale, établit au sein de la communauté depuis près de 800 ans,  lui a permis de se voir décerner le titre de communauté-modèle par l‘UNESCO. Cette tradition veut que ce soit la femme qui gère la vie, soit responsable de l’économie domestique, du patrimoine de la tribu. Pas de mariage, une sexualité libre sans tabou, pas d’engagement entre l’homme et la femme, les amants vivent séparés mais les enfants restent auprès des mères. Les lendemains étant incertains, il est inconcevable pour les mosos de s’engager au long terme et prendre   le risque de la trahison, du désamour entraînant disputes et haine. Ainsi s’est créée une harmonie teintée de respect pour le partenaire.

     

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    Les mères sont les piliers de la société. Ce sont elles qui transmettent le nom, les biens, et bien sûr ce sont les filles qui héritent des noms et des biens.  C’est ce qu’on appelle matrilinéarité.

    La vie sociale s’organise autour de la mère, c’est la matrilocalité.

     

    Berceuse mosso

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=24&v=By58Xylt5nU

     

     

    L’homme est surnommé l’homme-arrosoir : Ils pensent que le sperme ne contribue en rien à la fabrication de l’enfant. Ils disent que « si la pluie ne tombe pas du ciel, l’herbe ne peut pas pousser », et ils expliquent que, dans l’accouplement, le but de la femme est d’avoir du plaisir et/ou des enfants et celui de l’homme est à la fois de s’amuser et de faire acte de bienfaisance vis-à-vis de la femme (et de sa lignée) en l’arrosant.

    Les géniteurs n’ont pas de rôle de père à jouer, ils ne se sentent aucune responsabilité, aucun devoir envers la femme et envers les enfants nés de sa relation. Ce rôle échoie à un oncle maternel, le frère de la mère. C’est lui qui assure l’éducation des enfants, c’est avonculat.

     

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    Il y a une véritable solidarité entre les générations. Toutes les sœurs de la même génération sont mères conjointement. Les frères des mères élèvent les enfants de leurs sœurs.  Les hommes restent avec leurs mères ou s’installent dans une maison commune avec les hommes âgés. Les jeunes s’occupent des anciens.

    Les hommes, eux, ont la responsabilité des affaires extérieures

    Surnommé par les ethnologues « le peuple fossile » c’est grâce à une configuration géographique rendant l’accès au territoire des mosos difficiles jusque vers les années 1950, le peuple a pu conserver intact son mode de vie, ses traditions. Et malgré les fortes pressions exercées par les gouvernements successifs trouvant impensable que des femmes puissent être  maîtresses de leur destin et de leur peuple, elles ont su garder profondément enracinés, leur façon de vivre.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=aIDGpZ3PVWM

     

    Pour en savoir plus :  http://matricien.org/geo-hist-matriarcat/asie/moso/

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