• L’ourse – Leïla Zhour

     

    Sur une fracture de banquise

    L’ourse grandit dans la constellation des peines

    Astre patience de longues dérives

     

    Fissures, craquements

    Elle passe sous l’eau sombre du ciel

    Et des turbans d’aurores empoussiérées

    Lui font un loup dans l’étrange carnaval des pôles

     

    L’ourse décompte

    En âge de mémoire

    Elle sait la nuit sans âge

    Qui se résorbe

    Sous la trace embleuie de ses pas

     

    Blanche pourtant

    Elle se rêve ourse des chasses stellaires

    Où chaque morsure inventerait une pure liberté

    Elle se reflète jusqu’au plus lointain du regard

    Cette part obscure et si étroite encore d’elle-même

     

    Au long d’une fissure de givre

    L’ourse poursuit une longue randonnée

    Et les étoiles

    Drapées d’un vent de lumière silencieuse

    Rêvent aussi sa course lente

     

    Elle va si bas

    Si lourd

    Et douce pourtant

    Dans l’onde des séismes nocturnes

    Jusqu’au chevet des grands glaciers de sel

     

    L’ourse griffe le temps du sombre

    A l’hypogée des songes anciens

    Elle va comptant les cris et les silences

    Ombre parmi le blanc multiple des rives polaires

    Et lourde, oui

    Lourde et douce de tous les siècles

     

    Elle recèle

    Décèle

    Pour tous

    Au plus clair des cathédrales de glaces

    La carte pâle des cheminements sans fin

    Le miroir effacé chaque matin

    Mais présent à chaque fêlure

    A chaque dispersion des voix et des vents

    Cette fracture

    Une vie sauvage sous le pas lent de l’ourse blanche

     

                                                    Leïla Zhour – Dans l’envers du silence

     

    L’ourse – Leïla Zhour

     

    Ce très joli poème est dédié à mon meilleur ami Alain. Merci pour ta présence, ton aide, ton soutien. Merci pour cette amitié rare, de celle qui ne se produit qu'une fois dans une vie.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 28 Octobre 2016 à 10:26
    Séverine

    Merci Nounours !

    J'aime beaucoup ces ours blancs, j'espère que l'homme ne les fera pas disparaitre !

      • Vendredi 28 Octobre 2016 à 11:23

        C'est hélas inéluctable, Sev. Grâce à l'homme 57% des espèces animales ont disparu en 40 ans et ce n'est pas fini.  De nombreux grands mammifères sont en passe de disparaître dont l'ours qu'il soit polaire ou non. La création de l'humain a été la chose la plus mauvaise pour la nature et pour la planète.

        Dieu merci, il n'a encore pas colonisé l'espace sinon tout l'univers risquerait de souffrir

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    2
    Césarion
    Samedi 29 Octobre 2016 à 09:45

    Merci Pestoune pour cette émouvante déclaration d'amitié sincère et unique ... il faut préciser que si les banquisards sont nés de mon imagination , leurs bobines et mimiques sur mes idées sont réalisés grâce à ton travail et talent de graphiste amateur certes mais très compétente . Gros bisous.

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