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l'Isolement - Alphonse de Lamartine - album l'Albatros - A Petits Pas
https://www.youtube.com/watch?v=VN2ZsVx65zc
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire ;
Je ne demande rien à l'immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
Quand là feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !Alphonse de Lamartine.
L'isolement - Alphonse de Lamartine Album "l'Albatros" - 2019
Musique: Frank Deal (A Petits Pas)
Arrangements: Jean-Luc Michel
Chant (dans l'ordre de passage):
Arsène Besson, Fred Charrier, Gilbert Péregrin, Sophie Gentils, Didier Ottin, Emilien Buffa, Mam'zelle lune, Noémie Roméro, Hugues Rambier, Gérard Morel, Claire Sabbagh, Vince Terranova, Corinne Gomez, Yves Jamait, Michèle Bernard, Florence Mouret, Frank Deal.
Guitare: Frank Deal
Cordes: Quatuor Grazioso
Contrebasse: Alain Arnaudet
Accordéon: Corinne Gomez
Batterie: Lucas Mège
Réalisation du clip: Clément Aillerie
Tags : soleil, isolement, terre, lamartine
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Commentaires
Ce poème de Lamartine a beau être très beau, je ne puis y adhérer.
La nature et ses beautés ont été pour moi un baume dans le deuil et la douleur.
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Je viens de passer un joli moment... c'est une superbe réalisation et c'est intéressant de voir la "fabrication" de cette mise en musique et en paroles par toutes ces personnes...
Très bon dimanche et gros bisous