• L'Eglantine de Marceline Desbordes-Valmore.

     

    Églantine ! Humble fleur, comme moi solitaire,
    Ne crains pas que sur toi j'ose étendre ma main.
    Sans en être arrachée orne un moment la terre,
    Et comme un doux rayon console mon chemin.
    Quand les tièdes zéphyrs s'endorment sous l'ombrage,
    Quand le jour fatigué ferme ses yeux brûlants,
    Quand l'ombre se répand et brunit le feuillage,
    Par ton souffle, vers toi, guide mes pas tremblants.

    Mais ton front, humecté par le froid crépuscule,
    Se penche tristement pour éviter ses pleurs ;
    Tes parfums sont enclos dans leur blanche cellule,
    Et le soir a changé ta forme et tes couleurs.
    Rose, console-toi ! Le jour qui va paraître,
    Rouvrira ton calice à ses feux ranimé ;
    Ta mourante auréole, il la fera renaître,
    Et ton front reprendra son éclat embaumé.

    Fleur au monde étrangère, ainsi que toi, dans l'ombre
    Je me cache et je cède à l'abandon du jour ;
    Mais un rayon d'espoir enchante ma nuit sombre :
    Il vient de l'autre rive... et j'attends son retour.

     

    Marceline Desbordes-Valmore.

    « Delivery de I-Human L'épopée des négociations climatiques »
    Pin It

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 13 Juin 2022 à 06:51

    Quel beau poème !

    Très bonne journée et gros bisous.

    2
    Lundi 13 Juin 2022 à 15:32

    bonjour brigitte,

     délicieusement coloré et parfumé... j'aime  beaucoup tu donnes de la couleur et de la fluidité à tes mots, qui m'invite à lire et à relire  ce beau poème belle journée et des gros bisous monette

     

     

     

    3
    Balaline
    Lundi 13 Juin 2022 à 17:51

    J'aime les églantines dans leur simplicité; ce rose tendre, doux et timide qui s'offre au petit jour. Toujours discrètes mais légères et le coeur pétillant.

    Belle soirée Brigitte

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :