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Jean Amrouche – Le vent
Jean Amrouche – Le vent
Je t’entends enfin ô vent des horizons nus de la Terre Africaine,
Vent très dur, vent très froid,
Vent si pur !
Je sais le chant violent de ta voix sur la plaine
Et ton sifflement déchirant à travers les pauvres rues de la ville,
Quand l’homme se courbe vers le sol,
Sous ton geste royal vers l’Avant
Vent de vie !
Je sais ton cœur,
Je sais que tu viens de là-bas, très loin,
Là où l’homme n’a point de part,
Souffle de la Terre
Et que tu traînes les prémices de l’offrande terrestre
Vers la Mer Vivante.
Emporte-moi !
Elève en tourbillons d’anges jusqu’au ciel
Les pensées de mon âme
Aux gouffres du vice enracinées.
Vent,
Mains innombrables de mes intercesseurs
Ô vous tous qui priez, et joignez vos désirs silencieux
Du ciel,
Unissez aux vôtres mon chant,
Et que brûlent enfin mes souillures
Et mes vaines craintes.
28 janvier 1931
Une anthologie des poésies arabes – Rachid Koraïchi
Tags : vent, souffle, Amrouche
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Commentaires
bon week end Renal