• Ibn Zaydûn Jardins d’Espagne

     

    La pluie douce a baigné vos collines, amis !

    De lignes et couleurs tissées elle s’habillent.

    De chaque fleur, là-bas, une étoile a jailli,

    Que votre robe rouge effleure, ô jeunes filles !

     

    La vie est verdeur, le temps était jeunesse…

     

    J’aime un tyran, le sers, et lui me fait affront.

    Le musc vole et s’épand aux manches de sa robe,

    Si je le vois, me plains d’aimer, il se dérobe.

    Je rêve quelque chose entre nous… A quoi bon ?

     

    Mieux vaudrait qu’un sommeil enfin mes yeux caresse !

     

    Elle est branche odorante et fruit, lune en son plein,

    Ses regards dérobés infinis magiciens,

    Le brocart de ses joues miroitement du vin,

    Ses mots, aussitôt dits, perles sur le chemin,

     

    Et l’eau que je goûtais à ses lèvres, ivresse…

     

    Château et parc buvaient le nuage épandu,

    La colombe cendrée chantait dans la ramure…

    Cordoue, phare et patrie des plus belles natures,

    Amulette brisée de l’enfance perdue !

     

    J’ai vu le jour là-bas, et suis fils de noblesse !

     

    O tous ces soirs, tous ces matins que je revois !

    Gazelles au visage illuminé, ardent !

    Bords des coupes lavés de pomme, à chaque fois

    Que montaient dans le vin autant d’astres dansants !

     

    Ah ! pour chanter le vin, je ferais des prouesses !

     

                                         Une anthologie des poésies arabes – Rachid Koraïchi

     

    Ibn Zaydûn   Jardins d’Espagne

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