• Francisque Poulbot et ses poulbots de Montmartre

    Depuis que j'ai mal aux yeux, je n'en reçois plus des gigles. Maman a trop peur de me casser mes lunettes.

     

    J’ai gardé un souvenir plein de tendresse de ces cartes postales où étaient représentés des petits titis parisiens tellement espiègles et expressifs. Gapette (casquette) tombant sur les yeux, pantalons trop court, croquenots (ou galoches) élimés, ils se font les porte-paroles de tous les mômes de Montmartre et d’ailleurs. Après avoir été un nom propre, celui de l’auteur, le poulbot est devenu un nom commun qui désigne ces petits gavroches tellement attendrissants et par extension le mot a fini par désigner tous les petits gamins pauvres de Montmartre.

     

    Dis maman, si t'enlevais les petits bouchons, il boirait pas mieux ?

     

    Francisque Poulbot, dit le père des gosses, était un dessinateur-illustrateur publiciste né à Saint-Denis le 6 février 1879 et mort à Paris le 16 septembre 1946. Très attaché à Montmartre, il n’a eu de cesse d’œuvrer pour l’amélioration de la vie des gamins des rues jusqu’à ouvrir un dispensaire pour eux, qui malheureusement n’aura pas les moyens financiers pour fonctionner. Ils ont été sa source d’inspiration. Les poulbots restent toujours d’actualité. Ils ne se sont pas démodés et le trait est toujours aussi juste 70 ans plus tard.  Les dessins de Francisque Poulbot auront aussi servi bien des causes : la Croix Rouge, les Pupilles de la nation, les orphelins…

     

    Tiens ! vous avez une manivelle à votre T.S.F. ?

     

    Mais l’œuvre de Poulbot n’a rien de mièvre. Il dénonce les conditions et la dureté de la rue en ce début du XXème siècle : la misère, la prostitution, l’alcool, la marginalité sociale… tout y est exposé crûment. Et c’est aujourd’hui un véritable témoignage des mœurs et de la condition de vie des miséreux. Les poulbots sont devenus le symbole de la Butte.

    ça poussera pas, faut du soleil, et puis, tu le repiques trop seré ton macaroni.

     

    Alors qu'est-ce-que tu diras quand on va être un de plus !

     

    Oh, ma vieille... chez nous, elles sont autrement grosses que ça les punaises.

     

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    Aujourd’hui un vrai Poulbot est devenu une œuvre recherchée. Les collectionneurs sont à la recherche de la perle rare. Du coup beaucoup de faussaires se sont mis à l’œuvre. Il y a énormément de faux Poulbots, et même des vrais-faux. De nombreux artistes, tel Michel Thomas ou Michel T., ont assuré la perpétuité des poulbots. Ils ont fait fureur au milieu des années 70. Mais ces poulbots-là sont devenus fades, plus des images d’humour à qui je reconnais malgré tout une belle tendresse.

    Les poulbots contemporains.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=-SUjOqrcGzs

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