• Ne vivons plus comme des esclaves Film documentaire franco-grec de Yannis Youlountas

     

    Opposé à l’austérité imposée en Grèce, de nombreux citoyens se révoltent et proposent des solutions « alternatives ». Ils appellent le monde à se révolter à leur suite, à refuser ce monde esclavagiste qui s’engouffre dans une voie autodestructrice.  Et pour ce faire, ils proposent une autre économie passant par des modes de production différents,  d'autres rapports sociaux entre les individus et ils sont entrain de prouver que cela n’a rien d’utopiste. Leurs voix trouvent de plus en plus d’écho un peu partout.

    La Grèce et l’austérité

    Rappelons les faits. Schématiquement, une dette publique de plus en plus importante, des dépenses publiques généreuses et un secteur public disproportionné avec 800.000 fonctionnaires civils sur une population active de 5 millions de personnes, une économie souterraine prospère avec une fraude fiscale astronomique, un laxisme gouvernemental et  la Grèce est entrée en récession, il y a déjà 6 ans. Le pays a perdu depuis, un quart de son PIB. Pour sortir la tête de l’eau, un programme d’ajustements fiscaux le plus sévère de l’Histoire est créé entrainant une véritable détresse économique. Des milliers de personnes de toutes les catégories sociales se trouvent sans travail, sans couvertures sociales, sans toit…

    Des voix s’élèvent

    Après le refus de voir les choses, la résignation, l’égoïsme, la peur, un nouvel état d’esprit s’éveille. Dans ce pays dévasté, des voix s’élèvent, des résistances s’organisent et un slogan unique comme un murmure obstiné, bourdonnant et récurrent monte parmi la population : « Ne vivons plus comme des esclaves ».  Et ce slogan fleurit partout, sur tous les supports, dans tous les médias libres. Face au choc de la misère, de la faim, ils ne pouvaient plus garder la tête baissée. Il fallait faire quelque chose et vite. Des actions collectives autogérées sont mises en place. Les pionniers sont très vite rejoints par d’autres intervenants qui s’engagent à leur tour dans l’action.

    Et si c’était nous demain ?

    Ce qu’il faut absolument garder à l’esprit, c’est que nous sommes en passe d’entrer dans le même fléau économique. Aujourd’hui en effet le capital bafoue les valeurs humanitaires au pays des droits de l’Homme. Les injustices, les inégalités sont sans cesse plus importantes. Nous aussi, nous avons des boucs émissaires chargés de détourner l’attention du public des véritables responsables de la crise. « Le fascisme porte des masques différents selon les pays mais le visage est le même. Soyez vigilants ! » Alors allons-nous attendre comme des moutons que cela se produise, ou bien allons-nous prendre le train en marche et suivre cette masse qui veut se battre pour un monde meilleur, pour plus de justice et d’équité ? Et pour faire avancer la vie, il n’y a qu’un mot qui importe : ENSEMBLE. C’est ensemble que nous pouvons prendre les décisions, ensemble que nous devons bouger, ensemble nous serons plus forts.

    "Les forces vives du monde entier s’éveillent d’un long sommeil. La Grèce est au centre de cette violence d’un monde à créer, appelée à supplanter la violence absurde d’un monde fasciné par le progrès de son autodestruction." Raoul Vaneigem, Thessalonique, 2010

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rpqk24qvoR4

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 27 Novembre 2014 à 23:55
    Coucou Pestoune ! Un peu de lecture vers chez toi et puis dire quelques mots... D'abord, je valide, je connais quelques grecs.Ils ont le sens du partage et de la famille et ce ne sont pas des fainéants. Ce qui peut faire dire ça, outre l'idée reçue, c'est peut être leur rythme de travail, très très nocturnes, plus qu'en Espagne, alors le matin, c'est sur ça démarre doucement. En revanche ensuite ils sont là (y compris pour le travail) jusque vers 2 ou 3 heures du matin. Après, c'est vrai, nombre de leurs difficultés provenaient notamment des lobbys des entreprise du port grec de Thessalonique où se concentrent d'énormes richesses qui étaient accaparées dans la corruption. Il y a eu un ras-le-bol... En revanche le reportage que tu partages est bien plus positif ;-). Des gens sensés qui s'expriment et oui, des micro-économies qui peuvent fonctionner... qui fonctionnent et des gens qui s'engagent. Il ne reste plus pour nous peut être qu'à savoir y adhérer petit à petit, chacun de son côté avec quelques autres. Ca me semble devenir urgent tant il me semble que nous sommes sur un fil. Mieux vaudrait anticiper avant que quelque chose n'explose.La violence n'est en effet jamais une réponse. Cordialement @ ++ par là !
      • Pestoune Profil de Pestoune
        Vendredi 28 Novembre 2014 à 09:03
        Ah cette opinion récurrente que les autres sont des fainéants car leur façon de travailler, leur horaire ne correspondent pas aux nôtres. Nous croisons la même opinion concernant l'Afrique. Alors je défie n'importe quel européen d'aller travailler en pleine journée en Afrique et très vite ils comprendront et s'adapteront au même rythme que les autochtones mais sans forcément en faire autant (sic). Ceci dit, oui il faut que la société change mais pour cela il faut que la mentalité change. Nous sommes effectivement sur le fil du rasoir mais nous ne souffrons pas encore assez semble-t-il. Il n'y a qu'à voir ici en France, comme les gens sont accrochés à leurs avantages. Personne n'est prêt au moindre sacrifice et surtout pas les dirigeants qui eux préfèrent sacrifier les petits que diminuer les revenus de leurs portefeuilles. C'est effarant que les exemples des pays comme la Grèce n'effrayent pas plus que ça. Et pourtant, nous nous dirigeons vers la même explosion. Merci de ton passage Dajaltosa et à bientôt chez toi.
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