• Le Lotus et l'Epée : Le pouvoirs mystérieux des moines Shaolin

     

    Dans la province de Henan en Chine, d’où la plupart des empereurs ont gouverné leur terre céleste, se trouve une montagne sacrée le mont song où de nombreux lieux de culte, temples, monastères ont été érigés. Dans l’enceinte de ces monastères de nombreux penseurs, philosophes, religieux et moines ont élaboré les principes fondateurs de leur philosophie religieuse. C’est là aussi que Confucius et Lao tsu y développèrent les éléments fondateurs du taoïsme.

    IL y a plus de 1500 ans l’empereur fit don d’un lopin de terre à des moines qui devint le temple shaolin, centre spirituel de la Chine. Le plus célèbre de ces moines était Bodhidharma ou Damo. Il quitta le temple pour prier et méditer dans une caverne plusieurs centaines de mètres au-dessus du monastère. Il adapta les principes bouddhistes et préconisa la simplicité, la modestie, le respect de la vie humaine et l’humilité envers les lois de la nature. C’est ainsi que naquit le bouddhisme Chan ou bouddhisme zen. Mais Bodhidharma est aussi le père du Kung fu. En observant la faune et particulièrement les singes, il adapta leurs mouvements dans l’art martial shaolin. Les règles sont strictes. Tout ce qui pouvait évoquer l’agressivité ne devait servir qu’à la défense et jamais pour attaquer. Les moines shaolins avaient toute une panoplie d’outil de défense, leur donnant la réputation d’invincibilité. Pour maîtriser le kung fu, il faut savoir vivre en harmonie avec soi-même et avec la nature.

    En 467, la princesse Minglian, fille de l’Empereur Liang Wu Di, l’une des disciplies de Damo, était la première religieuse pratiquant le kung fu. Ne pouvant s’installer dans le monastère, elle construisit une hutte qui devint le premier centre d’enseignement du bouddhisme et du kung fu pour les femmes. Après son décès, c’est la princesse Yongtai,  de la dynastie Beiwei qui prit sa succession et construisit un nouveau couvent où les nonnes se consacraient à l’étude des préceptes de Damo et de la pratique du kung fu. A cette période, plus de mille femmes ont accepté d’y vivre en subissant un entraînement ardu et des privations pour devenir des guerrières invincibles. Il s’agit du temple de Yongtai.

    Une concurrence pacifique mais acharnée eut lieu entre hommes et femmes qui dura plusieurs siècles. Les femmes sont-elles capables d’être aussi fortes que les hommes ? La question s’est longtemps posée mais de plus en plus de maîtres constatent qu’elles ont les mêmes capacités que leurs homologues masculins si elles s’entraînent autant qu’eux.

    Au fil du temps, le monastère Yongtai a été laissé à l’abandon. Mais lorsqu’une femme devenue riche, découvre le monastère, elle décide de tout faire pour le sauver, pour sauver ce patrimoine chinois. Elle y met toute  sa fortune rien pour remettre en état le couvent. Et c’est grâce  aux dons de ses amis, et grâce à l’aide que lui apporta la population qu’elle put rouvrir les portes du monastère aux femmes. Ainsi une nouvelle génération de nonnes shaolin renait dans les mêmes conditions : enseignement du bouddhisme, plusieurs heures de pratique du kung fu quotidien. Le but : atteindre un haut degré de perfection. Il leur faudra apprendre, pratiquer toujours plus dans la tradition des arts martiaux chinois. C’est l’apprentissage de toute une vie. Toutes commencent la pratique dès le plus jeune âge (7 ou 8 ans). L’entraînement est particulièrement difficile. Une discipline de fer est appliquée aussi bien chez les filles que chez les garçons. D’autres disciplines sont enseignées dans le monastère : qi gong, taï chi… Tout cela dans le but de concentrer son chi dès le plus jeune âge.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=lvoiRfB9U8E

     

     

     

     

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  • Histoire du lion et de ses compagnons avec l’homme

     

    Un lion habitait une forêt et il s’y sentait bien seul. Un matin, il décida d’explorer les montagnes pelées, de l’autre côté de la forêt, à la recherche d’un ami. Arrivé au sommet des montagnes, il inspecta l’horizon et vit s’élever dans la grande plaine grise un nuage de poussière. A l’intérieur du nuage, un drôle d’animal aux grandes oreilles galopait et ruait dans tous les sens. C’était un âne. Mais le lion n’avait jamais vu d’âne, c’est pourquoi il demanda :

    - Qui es-tu ?

    Et il ajouta – car ce point aussi le tracassait :

    - Pourquoi courais-tu si vite ?

    - Je suis l’âne, répondit le drôle d’animal en secouant ses grandes oreilles. Et si je galopais ainsi, c’était pour échapper à l’homme.

    - L’homme ? Qui est-ce ? Et pourquoi voulais-tu lui échapper ?

    - Chaque matin que le soleil fait, sans même que j’aie le temps de m’ébrouer, vloum ! un bât sur le dos. Ensuite, vloum ! deux grands sacs qui m’écorchent les flancs. Et voilà l’homme qui grimpe là-dessus ! Moi, je suffoque, je n’arrive même pas à lever une patte, et tu crois qu’il s’en soucie ? Ah oui ! Il me pique de son bâton pointu et m’oblige à l’emmener où il lui plaît.

    Le lion n’aurait jamais pensé qu’il existait un animal aussi méchant.

    - C’est vraiment affreux ! s’exclama-t-il. Reste donc avec moi, je te protégerai. Justement, je cherchais des amis.

    Et ils partirent ensemble, très contents l’un de l’autre.

    Ils marchaient au hasard dans la grande plaine grise lorsqu’ils virent monter du bout de l’horizon un tourbillon de poussière. Un dromadaire arrivait vers eux de toute la vitesse de ses grosses pattes. Ce fut l’âne qui le reconnut, car le lion n’en avait jamais vu. Il contempla avec un peu d’étonnement la  bizarre bosse qui surmontait le dos de l’animal.

    - Salut, dromadaire ! dit l’âne. Où vas-tu si vite ?

    - Ouf ! souffla le dromadaire. Je crois que je lu ai enfin échappé.

    - A qui ? demanda le lion.

    - A l’homme, ce maudit !

    - Encore lui ! Il est donc bien redoutable si même toi tu le crains. Tu parais pourtant de taille à te défendre.

    - Redoutable ? C’est pire que cela ! Chaque jour, à l’heure où le soleil dort encore, il me fixe entre les mâchoires un morceau de fer qui me scie les lèvres et les joues. Ensuite il y tend une bride, et à la bride il attache une charrue, lourde comme vingt de mes bosses ! Et je dois tirer pendant qu’il appuie de toutes ses forces sur la charrue et l’enfonce dans le sol. Ce n’est qu’hier que j’ai pu m’enfuir.

    - Et bien, reste avec nous, proposa le lion. Nous parcourons le monde à la recherche d’amis et je vous protégerai.

    Ils traversèrent la grande plaine grise et rencontrèrent le cheval. Puis le mulet. Ces deux-là avaient aussi beaucoup à se plaindre de l’homme et ils ne s’en privèrent pas…

    Un jour que l’âne était parti se promener tout seul, ses compagnons le virent revenir si affolé qu’il s’emmêla les pattes et s’étala par terre.

    - Je l’ai vu ! hurlait-il. Il nous cherche sûrement.

    Personne n’eut besoin de demander qui l’âne avait vu.

    - Aide-nous, lion ! criait l’âne. Tu as promis de nous protéger.

    - Oui, oui, tu as promis ! reprirent les autres en chœur. Et tu es fort, toi, tu ne crains personne !

    Le lion ne se sentait pas fort du tout. Il aurait bien aimé pouvoir refuser mais ses amis avaient une si grande confiance en lui. Il fut donc obligé de partir à la recherche de l’homme. Il s’éloigna, avançant avec prudence, surveillant les alentours d’un œil méfiant, regardant autour de lui, mais il oublia de regarder devant lui et tomba dans un trou profond. Un peu étourdi, penaud, il se demanda comment il allait sortir de là. Dans l’espoir que ses amis l’entendent, il se mit à siffloter, grogna de plus en plus fort, et enfin lança un énorme rugissement. Une tête ronde apparut dans l’ouverture du trou :

    - Eh bien, mon pauvre, que t’arrive-t-il ?

    - Tu le vois, je suis  tombé ! Peux-tu m’aider à sortir ?

    La tête ronde lui jeta une longue corde. Le lion eu du mal à remonter le long des parois, ses griffes glissaient sur la corde, mais la tête ronde tenait ferme et le lion se retrouva au bord du trou. Il commença par s’en éloigner – on ne sait jamais –  et examina celui qui venait de le tirer de ce mauvais pas.

    - On dit qu’il ne faut pas juger les gens sur leur apparence, et on a raison. Tu sembles fragile, pourtant tu m’as sauvé d’un grand danger.

    - Cela n’et rien, répondit la tête ronde. Il faut bien s’entraider. D’ailleurs, tu pourras peut-être m’être utile un jour.

    Il s’apprêtait à partir mais le lion le retint.

    - Attends ! Fais autre chose pour moi. Je cherche l’homme. Saurais-tu par hasard où il se trouve ?

    - Rien de plus facile. Il est en face de toi. Je suis l’homme.

    Le lion en fut muet d’étonnement et se sentit de nouveau très fort.

    - Toi, l’homme ! Eh bien, mon pauvre ami, tu n’as pas de chance. Je dois te punir et c’est pour cela que je te cherchais.

    - Me punir ? De quoi s’il te plaît ?  Je ne te connais pas, je ne t’ai fait aucun mal.

    - C’est vrai, ce sont mes amis que tu as maltraités. L’âne, le dromadaire, le cheval et le mulet m’ont chargé de les venger et je le leur ai promis.

    - Tu oublies quelque chose : je viens de e sauver d’un grand danger. Tu voudrais me punir après cela ? Peut-on rendre le mal pour le bien ?

    Interloqué, le lion hésita.

    - Sais-tu ? reprit l’homme. Nous allons partir tous les deux et nous soumettrons le cas à la première personne que nous rencontrerons. Elle jugera entre nous.

    - Bien raisonné, approuva le lion.

    Et ils se mirent en route pour chercher  la réponse à cette question : Peut-on rendre le mal pour le bien ?

    La première personne qu’ils rencontrèrent fut un chien sloughi. Il était très vieux, très maigre, n’avait plus de dents et leur parut très sage. Le lion et l’homme s’expliquèrent, puis interrogèrent leur juge :

    - Qu’en penses-tu ? Peut-on rendre le mal pour le bien ?

    Le sloughi répondit :

    - Quand j’étais jeune, j’étais au service de l’homme et je chassais pour lui le chacal. Alors, il me nourrissait de couscous ; il enlevait de sa bouche les meilleurs morceaux de viande pour me les donner. Et j’ai vieilli. Mon souffle s’est raccourci, mes pattes se sont alourdies. Quand le chacal a commencé à se jouer de moi, l’homme m’a dit : « À quoi sers-tu désormais ? Tu ne mérites mêle pas une croûte de pain. Va-t’en ! » Et il m’a chassé, moi qui l’avais fidèlement servi. Voilà pourquoi je vous dis, à vous qui me l’avez demandé : Oui, l’homme rend le mal pour le bien, l’homme n’est qu’un traître ! Je donne raison au lion.

    Le lion se retourna vers l’homme mais celui-ci leva un doigt en souriant et, s’adressant au sloughi :

    - Oublierais-tu que tu ne peux être juge et partie ? Tu as à te plaindre de l’homme, et la colère t’aveugle. La justice ne peut pas être aveugle. Je refuse ton jugement et demande un autre juge.

    Le lion dut reconnaître que l’homme avait raison et que le sloughi ne pouvait être impartial. Ils le laissèrent à sa tristesse et s’en furent chercher ailleurs la réponse à cette question : peut-on rendre le mal pour le bien ?

    La deuxième personne qu’ils rencontrèrent fut une vieille vache. Elle broutait une herbe rare en se traînant sur ses pattes fatiguées. Ils s’expliquèrent, attendirent sa réponse. Après avoir ruminé quelques brins d’herbe, elle dit :

    - Quand j’étais jeune, j’étais au service de l’homme et je lui donnais des veaux et du lait. Alors, il me conduisait à de gras pâturages ; il m’apportait chaque soir de l’herbe qui me servait de litière. Et j’ai vieilli. Mon lait s’est tari, mon ventre s’est flétri. L’homme m’a dit : « A quoi sers-tu désormais ? Tu ne mérites même pas une croûte de pain.  Va-t’en ! » Et il m’a chassé, moi qui l’avais fidèlement servi. O vous qui me l’avez demandée, voici ma réponse : Oui, l’homme rend le mal pour le bien, l’homme n’est qu’un traître ! Je donne raison au lion.

    L’homme refusa aussi ce deuxième jugement. Le lion accepta de tenter une autre expérience, mais il avertit l’homme ;

    - Di le troisième est encore du même avis, je considérerai que c’est moi qui ai raison et je m’acquitterai de ma vengeance. J’ai bien peur qu’on ne puisse trouver sur terre personne qui n’ait à se plaindre de toi …

    Ils marchèrent donc et finirent par rencontrer un hérisson qui chauffait ses piquants au soleil. Ils s’assirent, lui expliquèrent ce qu’ils attendaient de lui. Le hérisson s’étira paresseusement, bâilla largement et déclara enfin :

    - Hmmm… J’ai dû rester trop longtemps au soleil. J’ai la tête lourde et ne comprends pas très bien. Pouvez-vous recommencer ?

    On recommença. Le hérisson s’écria :

    - Non ! C’est trop difficile ainsi. Et ma tâche est terriblement délicate. Nous allons tout reprendre depuis le début. Conduisez-moi à l’endroit où vous vous êtes rencontrés.

    Ce qu’ils firent.

    - Voilà le trou dans lequel je suis tombé, dit le lion. C’est de là que l’homme m’a sorti.

    - Mais… comment a-t-il pu te sortir de là ? s’étonna le hérisson.

    L’homme s’approcha et prit la corde.

    - Je lui ai jeté cette corde-ci.

    Et il la jeta au fond en la tenant ferme par l’autre bout.

    - Et moi, reprit le lion, je m’y suis accroché et je suis remonté. Comprends-tu maintenant ?

    - Je comprends mieux, dit le hérisson. Mais ce que je ne comprends pas, c’est comment tu as pu tomber dans ce trou.

    - C’est simple, expliqua le lion, agacé. Je marchais en regardant autour de moi et…

    - Comment cela, en regardant autour de toi ?

    - Eh bien, en regardant autour de moi !

    - Montre-le-moi, alors !

    Le lion se mis à marcher en regardant autour de lui et… il tomba dans le trou !  Un peu étourdi, il se secoua, puis s’apprêta à saisir la corde en disant au hérisson :

    - J’espère que tu as compris à présent, tête dure !

    - J’ai parfaitement compris ! répondit le hérisson.

    - Et moi aussi ! dit l’homme, qui jeta la corde au fond du trou en riant.

    Le lion aussi avait compris, mais trop tard !

    L’homme et le hérisson s’en allèrent sans lui accorder un regard ni écouter une plainte. Ils marchèrent un moment en silence, puis l’homme se tourna vers le hérisson.

    - Sais-tu petit hérisson, que j’ai eu beaucoup de chance de te trouver ? Tu m’as sauvé la vie. Et sais-tu autre chose ? Tu vas pouvoir sauver celle de mon fils.

    L’homme raconta que le médecin avait prescrit comme remède à la maladie qui consumait son fils un bouillon de hérisson. Cela faisait des jours qu’il en cherchait un.

    - Oui, oui, dit le hérisson en se grattant le bout du nez. Ton médecin est un grand médecin. Mais tu comprendras que je t’indique quelqu’un d’autre que moi pour faire ton bouillon ! Je connais un trou où nichent des bébés hérissons. Ils sont tendres, ils feront un meilleur remède pour ton fils.

    Le hérisson conduisit donc l’homme vers un trou, non loin de là.

    - C’est ici. Tâte-les et choisis le plus gras.

    - Me prendrais-tu pour un imbécile ? entre d’abord, et fais-les sortir.

    - Comme tu voudras.

    Or au fond de ce trou vivait un serpent. Le hérisson se mit en boule, piqua durement le serpent et le poussa hors du trou en criant à l’homme :

    - En voilà un beau ! Attrape-le !

    Comme les serpents n’aiment pas beaucoup qu’on les dérange au fond de leur trou, l’homme fut mordu. Il se releva en criant et prit ses jambes à son cou. Peut-être même court-il encore.

    Le hérisson se déroula et repartit tranquillement vers son trou à lui. Il en avait vu d’autres !

    Quant au lion, on raconte que ses compagnons l’ont retrouvé et qu’ils ont repris leurs voyages. Mais il y a un nom qu’il ne faut surtout jamais prononcer devant eux …

    Extrait de « Avec la rivière mon conte s’en est allé » de Jocelyne LAABI –.

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    Deux frères avaient connu des fortunes très différentes. L’un possédait argent, maison et boutique, l’autre bataillait chaque jour pour un quignon de pain. Le riche était insouciant et égoïste. Jamais il ne s’enquérait de son frère. Le pauvre était si orgueilleux que pour rien au monde il ne lui aurait demandé son aide. Mais sa vie était si difficile, il se tourmentait tant pur sa malheureuse famille, qu’il fut atteint par une étrange maladie de langueur.

    Le vieux médecin qu’il consulta comprit vite les raisons de cette maladie. Le remède était entre les mains du riche. Il le fit venir, lui apprit l’état de son frère. Lui seul, expliqua-t-il, pouvait lui apporter la guérison : il devait lui procurer une plume du plus mauvais oiseau, une feuille de la plus mauvaise plante et une branche du plus mauvais arbre.

    Le riche partit donc en quête des étranges remèdes à cette étrange maladie. Mais d’abord il fallait réfléchir. Le plus mauvais oiseau ? Certainement pas le rossignol, qui chantait si bien. Alors l’aigle et ses serres redoutables ?  Ou bien le vautour ? Après mûre réflexion, il décida que le plus mauvais des oiseaux ne pouvait être que le hibou, avec ses gros yeux ronds et ses habitudes nocturnes. Il alla le trouver et lui exposa sa requête : une simple plume pour guérir son frère.

    - Moi, Mauvais ? répondit dédaigneusement le hibou. Pas du tout ! Je vis la nuit, et alors ? C’est parce que je suis myope ! Je suis utile, moi. Je vous débarrasse, toi et tes semblables, des rats et des souris qui envahissent vos maisons. Et toi, es-tu utile ? Qui aides-tu ?

    Le riche battit en retraite et partit à la recherche de la plus mauvaise plante. Il n’hésita pas longtemps : c’était forcément le cactus, le traître inaccessible qui se barricade derrière ses épines.

    - Moi mauvais ? s’exclama le cactus. Et depuis quand ? Où l’assoiffé égaré dans le désert peut-il espérer trouver de l’eau sinon dans mes tiges ? Je suis utile, moi. Et toi, es-tu utile à quelqu’un ? Tu ne sers à rien, ni à personne !

    Le riche désespérait de pouvoir guérir son frère. Pour se reposer un peu, il s’arrêta sous un chêne plusieurs fois centenaire, si haut qu’il touchait presque le ciel.

    - Hélas ! se plaignit-il. Je n’ai trouvé ni le plus mauvais oiseau ni la plus mauvaise plante. Alors, comment trouverais-je le plus mauvais arbre pour lui demander une de ses branches ?

    Le chêne pencha vers lui sa ramure.

    - Sers-toi, lui dit-il. J’ai aussi peu de cœur que toi. J’ai placé mes glands si haut que personne ne peut les atteindre, et ainsi ils ne servent à personne.

    Alors seulement le riche comprit la leçon.

    Extrait de « Avec la rivière mon conte s’en est allé » de Jocelyne LAABI –.

     

    Le Riche et le pauvre de Jocelyne Laabi

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  • Jocelyne LAABI – Avec la rivière mon conte s’en est allé.

     

    Un joli recueil de contes du Maroc recueillis et traduits par Jocelyne LAABI.

    18 contes découverts dans la région de Fès pleins d’humour, de mystères, de magie, de dérision. Un petit bonheur pour petits et grands.

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  • Angkor et les mystères du Cambodge

     

    Les temples d’Angkor ont été découverts il y a 150 ans et ne cessent depuis d’attiser la curiosité. Nous ne savons pas vraiment comment la ville est née, comment ces monumentaux sanctuaires ont été construits, quel a été la véritable fonction de ces temples royaux.

    Les temples ont été bâtis par des souverains successifs entre le VIIIème  siècle et l'abandon d'Angkor en 1431 alors qu’elle était probablement la plus grande cité du monde. Depuis la forêt tropicale a repris ses droits et a envahi les vestiges de cette civilisation

     

    Angkor et les mystères du Cambodge

     

    Les ruines commencent seulement à révéler leurs secrets. Et ce grâce à un laser : le LIDAR (« Laser Detection And Ranging » Détection et Télémétrie Laser), qui permet de relever les empreintes des bâtiments disparus. Ainsi les scientifiques peuvent reconstituer la topographie des lieux. Ainsi le LIDAR a parcouru et analysé près de 370 km² et a détecté que le tissu urbain était beaucoup plus étendu qu’on ne le croyait et surtout beaucoup plus compliqué avec tout un système hydraulique comprenant des centaines de bassins, de canaux et de digues mettant ainsi à jour une maîtrise impressionnante des systèmes d’irrigation.

     

    Angkor et les mystères du Cambodge

     

    Et les temples étaient-ils des lieux de cultes ? Si les statues sont dominées par celles de Shiva et Yama, les chercheurs se rendent compte que les autres statues ne sont pas toutes des divinités. Il semble que certaines d’entre elles représentent les souverains. Ainsi certains de ces temples sont des monuments funéraires érigés pour préparer le passage des rois khmers vers le pays de l’au-delà.

     

    Angkor et les mystères du Cambodge

    Kho ker temple funéraire

     

    Il y a encore tant à découvrir et le temps joue contre les chercheurs. En effet l’érosion fait son œuvre et les temples d’Angkor s’abiment de plus en plus. Un grand travail de sauvegarde est à faire en empêchant déjà les infiltrations de se faire.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=R4u3CNsEDRY

     

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