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Je l’attendais
On m'avait pourtant prévenu qu'elle viendrait.
Puis, un bon matin, il y a bien quelques années, j'ai senti son souffle
Elle était là, dans mon dos,
m'enlaçait tout doucement de ses grands bras
tout en m'enveloppant dans son manteau moelleux.
Seule, devant mon miroir,
j'ai levé les yeux et je l'ai enfin aperçue.
Ses petits yeux bleus, myopes,
probablement charmeurs autrefois,
étaient particulièrement cachés par d'étranges lunettes grises
Autour d'eux cherchaient à se camoufler tant bien que mal
l'arnaque de sa vie, ses rides.
Une cicatrice à la lèvre supérieure lui rappelait sans nul doute
l'exubérance de sa jeunesse
Ses cheveux, blanchis par un quelconque processus biologique,
qu'elle seule devait connaitre,
dégarnissaient de plus en plus sa tête. Sur son front et dans son cou,
les plis se multipliaient, signes évidents d'une grande sagesse.
Enfin, la peau striée de ses mains meurtries, devenues tremblantes,
ne parvenaient plus à dissimuler le labeur de sa vie
Malgré tout, elle me fascinait.
Son sourire moqueur et la naïveté de son regard enfantin l'embellissaient.
Le temps ne semblait plus pressé
Sa joie de vivre se lisait sur ses traits
comme si elle goûtait à chaque instant qui passait
Elle paraissait tellement heureuse...
J'ai penché doucement la tête, baissé les yeux
La vieillesse, timidement,
s'excusa de son intrusion dans mon existence et,
par peur de me perdre,
me pressa tout contre elle
Jovette Mimeault
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« Le petit homme dit à mi-voix :
- Ecoute le cœur des arbres, tu connaitras l’essentiel…
Le savant sourit, entra dans la Grande Forêt, découvrit le peuple des arbres…
Et fier de sa découverte, il les montra au monde en les baptisant les Pygmées. »
Les pygmées, terme péjoratif donné par les blancs, on les appelle aussi le petit peuple de la forêt ou les génies de la forêt et ils vivent au cœur de la forêt équatoriale. Mais au contact de la civilisation leur mode de vie a complètement changé, ils perdent peu à peu leur identité.
La cohabitation avec les peuples civilisés est bien difficile. Considérés, selon leur propre analyse, comme des animaux et non pas comme des hommes, les pygmées souffrent de cette situation. Et pourtant les pygmées se refusent à toute intégration. Pacifiques, ils ont vécu de chasse, de pêche, de cueillettes. Aujourd’hui ils sont exploités pour leur talent de chasseur.
Ils sont gardiens du secret des plantes médicinales et ont une connaissance parfaite de la flore. Protecteurs de la forêt, ils connaissent chaque arbre, chaque espèce végétale et on peut dire qu’ils ont été des écologistes avant l’heure.
Hélas ce peuple ancestral dont la culture est à la base d’un grand nombre de traditions africaines, est en train de disparaître dans l’indifférence générale. Et en disparaissant, c’est aussi un trésor de savoir qui s’en va avec eux.
https://www.youtube.com/watch?v=TUstCP9Fni4
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Un merveilleux livre qui raconte comment le destin a mis sur la route l’un de l’autre des solitaires en manque d’affectivité.
Il y a d’abord le vieil Andres, solitaire vivant dans le souvenir de sa malheureuse sœur, qui est en recherche d’un chanteur noir entendu au hasard dont la voix d’ange l’a envoûté, et Milush adolescente de 15 ans en quête du grand inconnu ce père dont elle ignore tout et vivant avec une mère qui la rejette. Les deux se retrouvent quotidiennement sous l’abribus et peu à peu se découvrent au hasard de la conversation. Puis il y a Mathilde alias Géraldine, mal dans son couple, en manque de maternité qu’elle comble par des crises de boulimie et qui trouve en Milush une oreille attentive. Il y a aussi Thouvenet le chauffeur de bus intrigué par la présence quotidienne de Andres à l’arrêt du bus alors qu’il ne voyage pas. Un secret qui va le rendre fou.
Toutes ces personnes vont se croiser, leur destin va interagir et chacun apporte à l’autre un rien qui suffit à rendre la vie plus acceptable, plus supportable. Chacun est à la recherche d’une part de bonheur, d’une part d’attention et la spontanéité des personnages, leur humanité amène une présence indispensable pour ne pas disparaître aux yeux du monde dans la solitude.
Ce roman est empli de poésie, d’émotions, d’amour. Et finalement, il en faut si peu pour donner à l’autre le sens de la vie, juste un peu d’attention et d’échange.
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Le petit Jimmy doit abandonner sa cabane dans les arbres pour suivre ses parents qui déménagent. Cette cabane qui a recueilli ses joies, ses peines.
Mais l’arbre-cabane ne peut se résoudre à ne plus voir le petit garçon.
Une très tendre animation réalisée par Mikel Mugica, Adele Hawkins et Soo Kyung Kang
https://www.youtube.com/watch?v=y47-gmGvZhI
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