Bon dimanche des Rameaux à tous

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Une grenouille ayant observé un mille-pattes en plein déplacement lui demanda, piquée de curiosité : « Regarde-moi, j’ai quatre pattes qui se partagent le travail, deux devant et deux derrière ; grâce à elles, j’avance en faisant des bonds. Mais toi, j’ai beau te regarder, je ne comprends pas comment tu fonctionnes ; de tes mille pattes, laquelle avance en premier ? » 

Saisi par la question, le mille-pattes s’arrêta net, incapable d’aller plus avant.   

Il lui répondit : « Ne pose plus jamais cette question, ni à moi ni à n’importe quel autre mille-pattes que tu rencontreras. Je ne sais pas quelle patte  avance en premier. Dès que je commence à y réfléchir, plus aucune de mes pattes ne veut bouger. Je reste alors là incapable d’avancer. »

(…) Tchouang-tseu dit : « celui qui possède une grande chose ne doit pas chercher à la gouverner ».

Inutile de s’attacher à la forme, inutile de vouloir forcer ; il faut suivre sa nature. 

Yu Dan « le bonheur selon Tchouang-tseu »

L’histoire entre l’homme et l’abeille est commune. Dès que l’homme, chasseur cueilleur, a découvert le miel,   il n’eut de cesse de prendre des colonies sauvages. Mais l’abeille est sur terre depuis bien avant l’homme, soit 60 millions d’années avant lui. Si pendant longtemps on les craignait en leur attribuant le pouvoir d’être des tueuses, bien vite l’homme domestiquera les abeilles. Cire, miel, propolis, gelée royale…. Autant de produit dont l’homme ne saurait plus se passer. Pour tout ça, l’abeille devrait être respectée, protégée, et pourtant…

Incroyable jusqu’où l’être humain est capable d’aller pour s’enrichir. On élève les abeilles aussi de manière industrielle. Les abeilles n’y sont pas élevées pour sauvegarder la biodiversité de la planète (les ¾ des plantes se reproduisent grâce aux abeilles) mais uniquement pour fabriquer du miel à grande échelle et des produits annexes sans aucun respect pour la vie des insectes. Une reine meurt au cours du traitement ? Qu’à cela tienne, on en rachète une qui sera livré par Fedex. Parlons-en des reines. Inséminée artificiellement, les ailes coupées, plus rien n’est naturel dans les élevages. Les abeilles ne sont élevées que      pour le miel. Leur vie n’a aucune importance pour ce genre d’apiculture. Le seul intérêt est économique.

Et pour les autres ruches, entre les maladies, les OGM, le varroa, les pesticides, de 50 à 90 % des abeilles disparaissent et ce sur la planète entière. Et le miel lui aussi est altéré par tous ces composants chimiques et forcément ces altérations vont toucher le consommateur.

http://www.dailymotion.com/video/x8u03d_des-abeilles-et-des-hommes-1-3_animals

http://www.dailymotion.com/video/x8u1xf

http://www.dailymotion.com/video/x8u1rj_des-abeilles-et-des-hommes-3-3_animals

Je suis le cadavre de l’Autre…

Le Kurde que vous appelez « terroriste ».

L’Arménien que vous insultez.

 Le Grec dont vous avez confisqué la maison,

 le Tsigane que vous virez, l’Arabe que vous méprisez.

 L’Alévi dont vous marquez la porte d’une croix,

 le chrétien dont vous caillassez les vitres, le Chaldéen que vous menacez.

 L’Autre que vous discriminez.

Je suis le cadavre de l’Autre…

Je suis la femme que vous agressez, l’enfant dont vous libérez le violeur.

 Le LGBTI que vous poignardez.

 Le clochard que vous bousculez…

Le vieux que vous abandonnez dans sa solitude,

 l’orphelin que vous cadenassez dans une pièce.

Je suis le cadavre de l’Autre…

L’enfant devenu orphelin à Ermenek,

 le mineur reçu à coups de pieds à Soma,

 la mère qui lève ses mains au ciel à Reyhanlı…

Je suis le père qui met son enfant dans le tombeau,

 L’enfant dont la seule photo avec son père est prise dans le cimetière.

 La mère du samedi qui cherche toujours les os de son enfant.

Je suis le cadavre de l’Autre…

Je suis les larmes de la mère de Hacı Birlik,

 dont le corps fut traîné derrière un blindé.

 Je suis le regard gelé du Cemile

 dont le corps a été mis dans un congélateur.

 Le destin du père d’Aziz, qui se bat depuis deux mois,

 pour récupérer la dépouille de son enfant.

Je suis le cadavre de l’Autre…

Le mouchoir blanc dans la main de maman Meryem.

 L’entêtement d’Ethem, le sourire d’Ahmet,

 la chaussure trouée de Hrant.

 Le vélo que Veysel n’a jamais pu monter.

 Je suis la douleur du bébé de 35 jours.

Je suis le cadavre de l’Autre…

Ali, que vous avez tué en le tabassant.

 Berkin que vous avez tué en visant la tête.

 Kevser que vous avez mise nue.

Le paysan que vous avez massacré à Roboski,

 A Suruç, le jeune qui apportait des jouets à Kobanê.

Je suis le cadavre de l’Autre.

 de ceux ou celles que vous ne finissez pas de tuer,

 de ceux et celles que vous bousculez, dont vous niez l’existence,

 que vous n’arrivez pas anéantir…

dont vous ne vous rassasiez pas de la mort,

 vous ne vous lassez pas, vous n’avez pas de honte…

de ceux et celles que vous n’arrivez pas à intimider,

 à écraser, à faire disparaitre…

de ceux et celles que vous ne réussissez pas à faire taire,

 que vous ne pourrez jamais museler.

                                                                Leyla Alp

Texte original publié sur T24 :  http://t24.com.tr/yazarlar/leyla-alp

Source de la traduction : http://www.kedistan.net/2015/11/11/je-suis-le-cadavre-de-lautre/

Dame Kiri te Kanawa est l'une des plus grande soprano contemporaine d'origine Maori (Nouvelle-Zélande). Elle a commencé le chant très jeune et on peut dire qu'elle a été une jeune étoile précoce dans le domaine du chant. Cette grande voix nous emmène avec elle, et c'est toute une palette d'émotions qui nous étreint en l'écoutant. A la fois puissante et pleine d'élégance, sa voix nous enchante. Elle interprète les opéras des plus grands, de Bach à Verdi en passant par Mozart ou Fauré où la pureté de son timbre enchante les puristes.  Laissez-vous emporter par son chant. Fermez les yeux, écoutez et laissez l'émotion vous prendre. Ce n'est que du bonheur.