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    Les artistes Friedrich van Schoor et Tarek Mawad ont passé six semaines dans la forêt, contemplant l’évolution de la nature autour d’eux, savourant un silence fascinant. Ils ont été littéralement captivés par le bioluminescence (production et émission de lumière par des organismes) des lieux, des plantes nous entrainant dans un monde fantasmagorique où tout est vie et lumière. C’est comme si l’esprit de la forêt se laissait contempler avec malice. A voir absolument en grand écran.

    http://vimeo.com/115082758

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    « L’artiste qui veut (…) conserver son indépendance artistique doit revenir à l’individu, aux sensations, aux sentiments esthétiques personnels. Si ce n’est pas là le seul moyen de se sauver, il permet au moins de rester debout. Le défi de l’artiste à la société est en définitive un défi individuel. Même si ce défi à la société, à la politique, au pouvoir, aux courants et à l’idéologie de son temps est voué à l’échec, c’est finalement une affirmation de son art, une attitude  d’auto reconnaissance

     

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     

    Cet artiste aux multiples talents poète, écrivain (ayant reçu le prix Nobel de littérature en 2000), photographe, peintre, a bénéficié d’une éducation libérale, dans sa Chine natale, sensibilisé à la culture tant traditionnelle que moderne. Comment pour cet homme ne pas mal vivre le totalitarisme d’état, l’annihilation de la culture que Mao Zedong veut imposer à son pays. En effet l’intellectuel est perçu comme un frein à la ferveur révolutionnaire de la révolution culturelle chinoise. Il doit être brisé, enfermé, rééduqué.  Au sortir de tout ça, tous les penseurs, artistes, soit tous les intellectuels ont la nécessité de recomposer leur identité profonde. C’est dans ce contrôle que Gao Xingjian fait son apparition sur la scène littéraire chinoise. Gao est un traducteur de métier et la littérature chinoise contemporaine a besoin de se confronter aux nouveaux modèles  venant d’occident. Le rôle des traducteurs devient indispensable et déterminant en offrant l’accès à un univers littéraire interdit et donc inaccessible. Gao inventorie, analyse les techniques employés par les romanciers occidentaux modernes et les publie dans son « Premier essai sur l’art du roman moderne ». Ce qui va permettre aux écrivains chinois de se reconstruire en dépassant l’aliénation imposée par la Révolution Culturelle. Il en résulte des violentes attaques contre notre artiste, l’obligeant à fuir son pays. Qu’il ait été mal compris dans sa démarche, au fond importe peu. Il a eu le mérite d’ouvrir un débat, de redonner aux intellectuels le goût de se libérer, de s’exprimer, de créer.

     

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     

    Mais Gao a poursuivi un cheminement personnel. Il alterne les moyens d’expressions passant de l’un à l’autre entre peinture et écriture, il expérimente sa propre modernité se dégageant de toutes doctrines. « Aujourd’hui je n’ai pas de doctrine. Et un homme sans doctrine ressemble davantage à un homme. »

     

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     

    Mais pour notre artiste, la modernité ne signifie pas  de passer  de l’Orient à l’Occident en renonçant à son identité. Et c’est grâce à cette confrontation des cultures qu’il a enfin trouvé sa propre identité culturelle et artistique. Et c’est dans l’encre qu’il trouvera son moyen d’expression ; « La voie de l’encre » réunira la tradition et la modernité mais surtout elle l’aidera à se trouver lui, l’artiste, le créateur.

     

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     

     « L’ombre fait rêver. Elle évoque des visions. Enfant, j’aimais regarder les ombres au plafond, sur les murs. Chaque ombre est chargée de mystère et d’aventure. Par la suite, j’ai réalisé beaucoup de photographies à partir d’ombres. C’est un plus grand défi pour le photographe de capter les ombres que de saisir les objets. L’ombre a toujours été un mystère pour le peintre. Le photographe peut en offrir une nouvelle approche, plus sensible et plus ambiguë. (…) la substance de l’ombre rejoint celle de l’encre. L’ombre fait disparaitre les détails. Pourtant, elle reste inépuisable.  On ne peut l’achever. On ne peut aller au bout de l’ombre. C’est sans doute pourquoi elle m’attire avec une telle force. Pour moi, il faut se détacher de l’objet au bénéfice de l’ombre. L’objet devenu inutile, passer  l’ombre. Ceci impose une révision fondamentale de l’acte de peindre. Un autre langage se déploie à partir des visions libérées de l’objet, mais pas nécessairement de la représentation. Alors qu’en Chine, on n’a vu que la ligne, je veux trouver l’ombre pour penser la peinture à partir de sa négativité. Un trait noir et un peu de magie permettent de révéler l’ombre au-delà de ce que la photographie pourrait traduire du réel. »

     

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

     Gao Xingjian   Le goût de l'encre  -  Michel Draguet

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  • C'est aujourd'hui après cette terrible tragédie que ce texte prend une dimension différente. Un texte qui pourraient s'adresser à ceux  qui veulent museler la liberté de paroles, de pensées, et en mémoire de toutes les victimes de charlie Hebdo, je laisse la parole à Charlie Chaplin dans la dernière partie du Dictateur. Ce discours si fort en émotion, devrait être partagé par le plus grand nombre. Ils ont voulu bafouer la liberté mais ils n'ont réussi qu'à faire se lever la foule pour crier que jamais, ils ne nous feront taire.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=MuNq9I2ogPY

     

    "Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n'est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider si nous le pouvions, les êtres humains sont ainsi faits. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas lui donner le malheur. Nous ne voulons pas haïr ni humilier personne. Chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche, elle peut nourrir tous les êtres humains. Nous pouvons tous avoir une vie belle et libre mais nous l'avons oublié.

    L'envie a empoisonné l'esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l'abondance nous laissent dans l'insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d'intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d'humanité.

    Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n'est plus que violence et tout est perdu.

    Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l'être humain, que dans la fraternité, l'amitié et l'unité de tous les hommes.

    En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d'hommes, de femmes, d'enfants désespérés, victimes d'un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

    Je dis à tous ceux qui m'entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n'est que le produit éphémère de l'habilité, de l'amertume de ceux qui ont peur des progrès qu'accomplit l'Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront et le pouvoir qu'ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que des hommes mourront pour elle, la liberté ne pourra pas périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, à une minorité qui vous méprise et qui fait de vous des esclaves, enrégimente toute votre vie et qui vous dit tout ce qu'il faut faire et ce qu'il faut penser, qui vous dirige, vous manœuvre, se sert de vous comme chair à canons et qui vous traite comme du bétail.

    Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes machines avec une machine à la place de la tête et une machine dans le cœur.

    Vous n'êtes pas des machines.

    Vous n'êtes pas des esclaves.

    Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l'amour du monde dans le cœur.

    Vous n'avez pas de haine, sinon pour ce qui est inhumain, ce qui n'est pas fait d'amour.

    Soldats ne vous battez pas pour l'esclavage mais pour la liberté.

    Il est écrit dans l'Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est dans l'être humain », pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir decréer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure.

    Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l'occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.

    Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir : ils mentaient. Ils n'ont pas tenu leurs merveilleuses promesses : jamais ils ne le feront. Les dictateurs s'affranchissent en prenant le pouvoir mais ils font un esclave du peuple.

    Alors, il faut nous battre pour accomplir toutes leurs promesses. Il faut nous battre pour libérer le monde, pour renverser les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l'avidité, avec la haine et l'intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront tous les hommes vers le bonheur. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous tous !"

     

    JE SUIS CHARLIE


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  • je suis charlie 2
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  • generosite1

     

    L’amour ! C’est le sentiment qui aura fait et fait toujours couler le plus d’encre et le plus de larmes. Lorsque nous sommes touchés, foudroyés par lui, on brûle, on implose, le corps réagit. C’est se projeter dans une idée de futur à deux. Mais aime-t-on pour les bonnes raisons ? L’amour pleinement et sereinement vécu demande une réciprocité complice. L’amour vrai apporte de l’énergie, de la créativité. Il nous habite, nous envahit, nous stimule. C’est la rencontre de deux âmes qui s’unissent pour vivre un bout de chemin ensemble dans cette vie. Mais je comprends qu’il faut accepter d’être soi, de s’aimer soi-même, de se pardonner pour pouvoir aimer l’autre pour ce qu’il est et non pas pour ce que nous voudrions qu’il soit. Et toute la difficulté est là. Qu’aime-t-on chez l’autre ? Lui, une image de ce que nous voudrions, une image de nous-mêmes ? Amour besoin, amour de manque, amour de peur, autant de formes d’amour dévorant ressenti par des personnes en quête de quelque chose d’inaccessible, d’un absolu inatteignable. Ce genre de sentiment n’amène pas de bonheur, car il ne peut être assouvi mais c’est le signe de personnes en souffrance. Un amour dans la douleur ne peut être épanouissant. Cela veut-il dire qu'il vaudrait mieux ne pas le vivre ? Difficile de répondre cette question. Mais je crois que l'amour dont parle Jacques Salomé, est extrêmement rare parce que les personnes sans failles sachant aimer l'autre sans rien attendre de lui, sont elles-même très rares. Alors quelque soit la façon dont on aime, je crois que cela vaut le coup d'être vécu, il peut nous révéler à nous mêmes.

     

    https://www.youtube.com/watch?v=ALc_Ze7d6Og

     

     

    Pour en savoir plus, une interview sur le sujet de Jacques Salomé

    http://www.institut-espere.com/interview-donne-par-jacques-salome-pour-la-revue-hawwa-n-5.html

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