• Lucille vit en Sicile. Encore étudiante, elle y enseigne le Français. Elle habite Caltagirone, une jolie petite ville, perchée au cœur de l’île entourée de multiples collines. Son appartement, situé dans le centre historique, est une vraie pièce de musée. On y trouve-là des objets des siècles précédents. C’est par la fin d’un après-midi passé à réviser, après son plat de pasta (1) habituel et la sieste traditionnelle, qu’elle va le rencontrer.

    Elle joue à l’Italienne : elle aime s’attarder à la fenêtre et regarder les gens qui passent dans la rue. Elle est alors sur son lit et s’apprête à ouvrir la fenêtre car dans ce pays il fait souvent très chaud et l’air frais du début de soirée apaise cette fin de printemps. De l’extérieur, la fenêtre, au dernier étage d’un imposant bâtiment, ressemble à un œil et est entourée de sculptures. Elle semble s’ouvrir sur une pièce secrète des châteaux d’autrefois.

    Observant et rêvant du haut de sa tour, Lucille entend une petite cloche qui tinte, pas une cloche de clocher car ici elles résonnent tous les quarts d’heure vu le nombre d’églises dispersées et cachées dans la vieille ville ; mais une cloche qui annonce le passage du paysan qui vient vendre ses légumes à l’aide d’une charrette tirée par un âne. Quand il apparaît, chargé de toutes ces verdures qui débordent du véhicule, il énumère à tue-tête sa marchandise : « Ruchetta, melanzane, pomodori, zucchine, cavoli (2)! » Quelques vieilles dames s’approchent, un sac à la main pour acheter ce dont elles ont besoin pour le dîner.

    Soudain, un chant retentit au loin, plusieurs voix entonnent une triste mélodie. Elles approchent et Lucille voit apparaître au coin de la rue des hommes vêtus de longs habits blancs, dont certains portent une grosse croix dorée. Ils sont suivis d’hommes, de femmes et d’enfants, et tous chantent cet air tellement beau qu’il semble venir du ciel. Puis la procession passe et lui succède un va-et-vient de toutes sortes de voitures, notamment des petits véhicules à trois roues, bien pratiques pour transporter du matériel, et des Vespa, le scooter typiquement italien.

    Quand tout à coup, Lucille aperçoit une petite boule sombre qui se faufile près des voitures garées le long du trottoir. C’est un chat ! Un petit chat ! Depuis qu’elle vit en Italie, Lucille en a vus des chiens et des chats, mais un grand nombre d’entre eux vit à l’état sauvage. Ils n’ont pas de maître ni de maison. Ils sont souvent très sales et malades, leur vie est difficile. Et il est encore plus difficile de les approcher pour les caresser. Lucille le sait très bien, elle qui adore les chats, depuis huit mois qu’elle habite ici, elle n’a pas pu en toucher un seul, même avec beaucoup de patience.

    Donc ce jeune chat est en train de flâner devant la porte de son immeuble. Comme elle en a l’habitude, elle l’appelle avec ce bruit caractéristique qui rappelle les bisous, mais bien plus fort pour qu’il l’entende. C’est alors que la petite boule lève la tête et lui répond en miaulant. Lucille n’en croit pas ses yeux ni ses oreilles. Elle, qui est en manque de câlins félins depuis qu’elle est partie de chez ses parents en y laissant le gros matou de la famille, ne réfléchit même pas : à toute allure, elle enfile une paire de baskets, se précipite vers la porte et descend les escaliers quatre par quatre. En descendant, elle se dit qu’il ne sera sûrement plus là à son arrivée, mais tant pis, elle a trop envie d’un bisou de chat.

    C’est dans un mélange de peur et d’excitation qu’elle ouvre la porte qui donne sur la rue. Et là, le conte de fée commence, c’est magique, merveilleux, exceptionnel, miraculeux ! Le petit chat est planté-là, devant la porte, comme s’il l’attendait. Quand elle approche, il ne s’enfuit pas mais vient se frotter entre ses jambes. Lucille le prend dans ses bras et, à sa grande surprise, il se serre contre elle et glisse sa petite tête dans son cou tout en se mettant a ronronner. Lucille est aux anges. Toujours sans réfléchir, elle remonte dans ses appartements, tranquillement cette fois, avec le chat dans les bras.

    Arrivée chez elle, elle le dépose délicatement sur le sol et se met à l’observer. Ce petit minou est vraiment hardi, il n’a peur de rien et commence à se promener en reniflant un peu partout. On dirait un petit tigre : son pelage est marron-gris avec par endroits des rayures et des sortes de tâches noires. Sur son dos, il y a une ligne noire plus grosse que les autres. Sa queue courte est rayée aussi. De face, sa tête porte des traits noirs qui encadrent ses yeux verts. Cela fait penser à la façon qu’avaient les Egyptiens de se maquiller. Dans son cou, les rayures ressemblent à des colliers les uns à côté des autres. Lucille remarque qu’il est très poussiéreux, qu’il a une patte arrière qui boîte légèrement et que le bout d’une de ses oreilles a été coupé. Pauvre bébé ! Si jeune et déjà à affronter la dure expérience de la rue. Lucille ressent le besoin de le protéger en pensant à la vie qui l’attend dehors, comme une mère veille sur son petit.
    Elle ne peut imaginer redescendre et le laisser dans la rue, là sur le trottoir. Non, elle ne pourra jamais l’abandonner ainsi ! Et puis, lui aussi a l’air d’être content d’avoir trouvé une maison et de l’affection, sinon il se serait sauvé. Adviendra ce que pourra ! Qui verra, saura ! Mais en attendant, il doit avoir faim ce petit loulou. Lucille n’a pas de nourriture pour chat mais quand on est un chat de la rue, on ne fait pas le difficile, on est habitué à manger de tout. C’est donc quelques morceaux de Provolone (3) que Lucille va lui tendre et qu’il va dévorer sur-le-champ, puis un reste de pasta al sugo (4). A présent qu’ils ont fait connaissance, Lucille se rend compte que pour devenir amis, il faut bien qu’elle puisse l’appeler. Elle doit donc lui trouver un nom. Elle repense alors au moment où de sa fenêtre elle l’a aperçu pour la première fois et qu’il a répondu à son appel. Cela lui rappelle une scène célèbre dans une pièce de théâtre de Shakespeare intitulée « Roméo et Juliette » où les deux amoureux se parlent, Juliette à son balcon et Roméo dans le jardin. Elle a trouvé, ce sera « Roméo » !

    La nuit tombe. Bien entendu, les petits chats aussi ont des besoins et Lucille n’a pas de litière. Tant pis, elle improvise une boîte à chaussures qu’elle remplit de bandes de papier journal, elle avait lu ça un jour dans un magazine. Et Roméo, curieux comme il est, vient tout de suite sentir ce nouvel objet. Lucille gratte avec ses doigts dans la boîte pour essayer de lui faire comprendre à quoi ça sert. Et c’est efficace car Roméo saute dedans, gratte le journal avec ses deux pattes avant et s’installe pour faire son pipi. Lucille le félicite et se dit que ce petit chat comprend tout très vite. La première nuit avec Roméo se passe. Il dormira sur le lit, tout contre Lucille en ronronnant de plaisir.

    Le lendemain matin, Lucille doit aller travailler. Roméo a tout ce qu’il lui faut, elle va le laisser dans l’appartement. Au réveil, elle a remarqué un changement : Roméo est propre, son poil est brillant, il n’a plus de poussière. Il a fait sa toilette comme le font les chats mais il n’a pas dormi dans la saleté des rues de la ville. Elle rentre à midi et cet après-midi, elle va rester étudier chez elle. Son appartement est tout en haut de l’immeuble. Un porte-fenêtre, jaune et verte avec des motifs comme sur les vitraux des églises, donne sur une grande terrasse bordée d’un magnifique balcon en fer forgé. Sur la terrasse se trouvent toutes sortes de plantes grasses et de cactus. Il y en a beaucoup par ici, dans les jardins, sur le bord des routes, ça pousse comme les mauvaises herbes car le climat est chaud. Lucille adore jardiner, en plus du balcon elle a une superbe vue sur toute la ville et ses beaux bâtiments. Elle ouvrirait bien la porte-fenêtre mais elle a peur que Roméo sorte et ne revienne jamais, car de la terrasse il peut aller sur les toits des autres immeubles, des maisons et ainsi redescendre dans la ville. Elle pense que si elle l’habitue encore une journée dans l’appartement pour lui faire comprendre que maintenant ici c’est aussi chez lui, peut-être qu’il n’aura pas envie de la quitter et de repartir vagabonder dans les rues. Le soir tombe et une deuxième nuit passe.

    Le lendemain matin, Lucille doit aller au lycée pour y enseigner le Français. Elle se dit qu’elle n’a plus le droit de retenir ce chat prisonnier, elle va laisser la porte-fenêtre ouverte et lui rendre sa liberté. Elle va le laisser choisir la vie qu’il veut. C’est donc en tremblant légèrement qu’elle ouvre car elle appréhende de ne plus jamais le revoir. Elle s’était déjà bien attachée à ce petit animal. Elle l’adore. Evidemment, Roméo met tout de suite le bout de son nez dehors. Il explore tranquillement la terrasse et tourne autour des pots de fleurs. Lucille le laisse faire mais continue de lui parler pour qu’il ne l’oublie pas. Et petit à petit, Roméo va s’éloigner, sauter de toit en toit. Lucille l’observe tout en l’appelant doucement. A chaque fois, il se retourne et la regarde, puis repart à l’aventure. C’est l’heure, elle doit partir. Roméo n’est plus qu’un petit point au loin et c’est le cœur serré que Lucille descend les escaliers.

    Toute la matinée, elle s’inquiète et imagine les choses terribles qui pourraient lui arriver. Elle se sent comme une maman qui a laissé son bébé. Ouf ! La cloche sonne, c’est l’heure de rentrer. L’avantage en Italie, c’est qu’il n’y a école que le matin, comme ça l’après-midi on est libre. Lucille a hâte de rentrer. Son cœur bat la chamade. Elle descend du bus, arrive devant l’immeuble, monte les escaliers, ouvre la porte et là, devinez qui l’attend tranquillement assis ? Roméo ! O joie ! O bonheur ! Lucille jubile. Il l’a choisie elle, comme amie pour partager sa vie. Désormais, elle aura toujours confiance en lui. Et Roméo a bien compris que Lucille serait toujours là pour lui, qu’elle l’a adopté.

    Depuis ce jour, Roméo et Lucille ne se sont plus jamais quittés. Ils sont retournés vivre en France et cela fait maintenant dix ans qu’ils partagent du bonheur et des câlins.

    1•Pâtes
    2•Roquette, aubergines, tomates, courgettes, choux
    3•Fromage à pâte molle italien
    4•Pâtes à la sauce tomate

    Cécile Bonato –

    Extrait de : http://www.mp2013.fr/histoiresvraies/


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  • Autoportrait désespéré - Gustave Courbet

    Gustave Courbet 

     

    C’est au cœur de la Franche Comté, à Ornans que nait Gustave Courbet le 10 juin 1819. Frère ainé de trois sœurs dans une famille unie et aimante, il est resté très attaché aux siens. Voyageur au cours de sa vie, il revient toujours dans sa Franche Comté bien aimée.

    C’est avec aplomb et une détermination tenace qu’il décide de se lancer dans une carrière artistique. Tout en étant copiste, Courbet s’exerce, se cherche, étudie les grands maîtres, cherche ses influences. Il commence à tutoyer le succès, se lie d’amitié avec le célèbre critique Champfleury. Mais très vite la tradition académique le lasse. Il aborde sa peinture avec un réalisme qui fait très vite scandale. Il est d’usage de réserver les grands formats pour les sujets historiques, religieux… Courbet décide que l’histoire du petit peuple mérite un grand format. Il souhaite moderniser l’art pictural, le réformer, le dépoussiérer et bien sûr se heurte aux bien-pensants de l’époque.

    Les baigneuses, Courbet

     

    Il se trouve un mécène Alfred Bruyas riche collectionneur originaire de Montpellier, qui lui permettra de peindre en toute indépendance et de vivre de sa peinture. La reconnaissance vient également de l'étranger. Dès 1854, on se dispute à Berlin et à Vienne l'honneur d'exposer Courbet.

    La politique à la chute du Second Empire a raison de notre artiste qui se voit dans l’obligation de s’exiler. Il dépérit et sombre dans l’alcool. Hélas il ne produira plus que très rarement des toiles de talent. Il meurt le 31 décembre 1877 à la Tour-de-Peilz.

    Plage à Trouville - Courbet

    Courbet est le chef de file du courant réaliste et son réalisme fait scandale. Chacun se souvient qu’aujourd’hui encore sa toile « l'origine du monde » continue de diviser le monde.  Le peintre veut traduire dans son œuvre les idées, les mœurs, la vie de son époque sans complaisance.

    J'espère vous avoir donné envie d'admirer ses oeuvres et de vous en imprégner, pour ceci, voici un lien vidéo vous permettant d'en voir plus encore : 

    http://www.youtube.com/watch?v=6YEHVWzF24c

     

    Éloge à Gustave Courbet

    « Il a eu la vie plus belle que ceux qui sentent, dès l'enfance et jusqu'à la mort, l'odeur des ministères, le moisi des commandes. Il a traversé les grands courants, il a plongé dans l'océan des foules, il a entendu battre comme des coups de canon le cœur d'un peuple, et il a fini en pleine nature, au milieu des arbres, en respirant les parfums qui avaient enivré sa jeunesse, sous un ciel que n'a pas terni la vapeur des grands massacres, mais, qui peut-être, embrasé par le soleil couchant, s'étendra sur la maison du mort, comme un grand drapeau rouge. »

    Jules Vallès

     

    Remise des chevreuils en hiver - Courbet

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    A quinze ans, Hortense perd sa mère. Il ne lui reste, pour se consoler, que les contes qu'elle invente pour ses camarades de pension, et l'affection de sa cousine Gabrielle qui ne pense qu'à peindre " pour arrêter le temps et fixer la beauté ".  Ces deux femmes partageront les passions de ceux que l’on appellera les « fous de lumière ». dont nous verrons évoluer la perception de leur art ainsi que l’opposition qu’ils rencontreront chez la génération des peintres établis : la couleur et la sensualité contre l’académisme, un combat de titans. Des salons du Second Empire aux premiers beaux jours de la République, tous - artistes, modèles et courtisanes - vivent et écrivent le roman vrai de l'impressionnisme.

    Des bals de la Grenouillère aux plages normandes, les fous de lumière - Pissarro, Manet, Caillebotte - ont repeint leur époque aux couleurs de la vie. Elles éclatent à chaque page de ce roman qui retrace la plus extraordinaire aventure esthétique du XIXe siècle.

    Dans ce roman, Dominique Marny, petite-nièce de Jean Cocteau, fait revivre l’époque des impressionnistes, à travers le regard de Gabrielle et Hortense, deux jeunes femmes qui vont inspirer Manet, Renoir ou encore Degas. Quel plaisir de suivre ces peintres, de leurs ateliers parisiens aux bals musette, des coulisses de l’Opéra aux régates sur la Seine, de se plonger dans le monde de la peinture de l’époque, des débuts de l’impressionnisme. Même si ce style pictural ne m’émeut pas, le roman est à son image, plein de lumière, de couleur, de sensualité libertine. J’ai aimé le style, l’histoire. Tout se mêle dans ce roman : art, amour,  désespoir, guerre, l’Histoire … C’était un véritable plaisir à lire ce livre que l’on peut trouver aussi découpé en 2 tomes.

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  • Que peut bien faire un chat lorsqu’il n’est pas avec nous et qu’il disparaît pendant des heures. La BBC  a décidé de creuser la question. Pour cela, ils n’ont pas lésiné sur les moyens, une dizaine de chats ont été équipés d’une minuscule caméra (ne devant pas dépasser les 35g pour le confort de l’animal), elle-même munie d’une puce GPS. Ainsi le tracé de leurs déplacements, leur vie aventureuse ont été enregistrés, au cours d’une journée.

    Puis ces données ont été étudiés par une chercheuse de l’université de Lincoln, un professeur du Royal Veterinary College et un biologiste. Distance parcourue, lieux fréquentés, relations sociales avec les autres félins, les proies et les humains croisés au cours de leurs pérégrinations et en passant une étude sur les émotions qu’ils pourraient ressentir.

     

     A l'heure du bilan, rien d'extravagant, mais la confirmation par la science que le chat n'est pas très porté sur les déplacements. Les chats domestiques ne se déplacent en moyenne que sur 2 hectares autour de leur maison, les chats sauvages évoluent sur un territoire allant jusqu’à 547 hectares. Si les chats sauvages ne passent que 50 % à dormir, nos minets domestiques eux se la coulent douce et passent près de  97% de leur temps à dormir.

    Vous pourrez découvrir la face cachée des chats dans cette vidéo 

     

    Je voudrais insister, bien que ça ne soit pas le sujet,  sur le fait que la seule solution pour éviter une surpopulation féline, reste la stérilisation. Un haret (chat errant) est facile à attraper avec une belettière. Voyez avec votre vétérinaire qui vous en prêtera une. Pour les frais de stérilisation, le vétérinaire peut vous aider. Demandez aussi à votre SPA qui vous indiquera toutes les aides que vous pourrez avoir. C'est un acte citoyen que vous ferez.

    On accuse les chats de tous les maux, une véritable régression face au   prédateur qu'il est. Bien sûr il tue des oiseaux, des lapereaux, mais comparé aux déprédations humaines dûes à la chasse, la pollution, les voitures... cela ne représente qu'une infime partie. Il faut quand même remettre les choses à leur place. Pensez au nombre de rongeurs qu'il débarrasse. Souris, musaraignes, mulots, campagnols seraient en surnombre sans le chat pour en réguler la population. L'utilité du chat est incontestable.

     

    J’aime à croire comme l’exprime si bien la vidéo ci-dessous, que le chat apporte bien plus à l’humain qu’on ne peut le croire. Pourquoi certains nous choisissent-ils ? Quel lien mystérieux nous unit à eux ? Pourquoi la présence d’un chat apporte-t-elle un tel bienfait à notre corps ? On savait que caresser un chat fait baisser la tension artérielle et le rythme cardiaque. On avait aussi constaté qu’un bébé remuant dans le ventre de sa mère se calme dès qu’un chat ronronne à ses côtés. Des études plus récentes révèlent que le ronronnement faciliterait en plus la guérison de troubles ostéo-articulaires, musculaires, tendineux et respiratoires. Le chat est un thérapeute à et au poil.

    http://www.youtube.com/watch?v=y9afX57gRgM

     

     

    Aimons nos chats avec passion, ils nous le rendent bien.

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